Cultiverdes artichauts en Italie implique de réinventer les possibilités, de savoir si vous pouvez faire pousser les plantes à partir de restes, le moment de la culture et de la récolte, les conseils de remplacement et les meilleures façons de planter la culture. Les artichauts sont des espÚces qui offrent des bienfaits fantastiques pour
1LâEurope, ce continent au singulier, se distingue sur le plan alimentaire, culinaire, gastronomique par des pratiques culturelles qui donnent Ă lire la carte gastronomique indĂ©pendamment de celle des productions agricoles. On peut considĂ©rer un modĂšle alimentaire europĂ©en qui singulariserait lâEurope dans le monde. Le partage en quatre de la gamme des saveurs est une spĂ©cificitĂ© europĂ©enne, voire occidentale, qui nâa pas dâĂ©quivalent en Asie. On fait souvent lâĂ©loge de la diversitĂ© de lâalimentation en Europe qui est le rĂ©sultat dâune mondialisation des plantes Ă partir des Grandes DĂ©couvertes mais on voit aujourdâhui la mondialisation des plats comme une menace contre lâidentitĂ© culinaire europĂ©enne. 2Comment comprendre la position de lâEurope dans lâĂ©volution des cuisines mondiales ? Cette profusion des cuisines offre une grammaire de lectures que les sciences sociales peuvent Ă©crire et que la gĂ©ographie, en particulier, peut spatialiser. Les grands acteurs que sont les princes, les prĂȘtres, les marchands, les paysans et toutes les classes urbaines dâaujourdâhui qui en ont reçu les hĂ©ritages, ont ĆuvrĂ© et Ćuvrent encore aujourdâhui Ă cette construction complexe quâest le systĂšme culinaire europĂ©en. 3On peut partir du postulat que le repas est un espace-temps offert Ă lâinterprĂ©tation des gĂ©ographes, ne serait-ce que parce que, sur la table, convergent des produits mis en Ćuvre par la cuisine. Les mets et les plats, ainsi que les boissons, portent cette double signature des origines territoriales et sociales, dâune part, et du travail en cuisine dans un ordre symbolique, dâautre part. Le creuset quâest la table crĂ©e une forme dâidentitĂ© mouvante, certes, mais qui puise dans un systĂšme de pensĂ©e alimentaire marquĂ© par des pratiques anciennes qui perdurent parles terroirs et la recherche de la qualitĂ©. Ainsi, se dessine une carte de lâEurope dont les frontiĂšres ne sont pas celles de la politique ou de la religion voire des langues, dont les lignes de partage sont imbriquĂ©es et mouvantes et qui donnent Ă lire lâEurope comme un creuset dont le potentiel de crĂ©ation et dâinnovation est loin dâĂȘtre Ă©puisĂ© par ces temps chargĂ©s de culture mondialisante. Les forces du systĂšme 4La prolifĂ©ration des cuisines en Europe ne voile pas les forces sous-jacentes de ce quâon peut lire comme un systĂšme alimentaire ». La majeure partie des produits sont partagĂ©s par la plupart des pays europĂ©ens, mais câest la maniĂšre de les concevoir, de les transformer et de les consommer qui Ă©tablit des distinctions Ă lâorigine des identitĂ©s alimentaires. Il existe, en effet, une dynamique entre des forces particuliĂšres verticales » et des forces de brassage totalisantes horizontales ». 5Ce qui est de lâordre du particulier se rattache dâabord aux paysanneries qui furent longtemps les pourvoyeuses de produits alimentaires, ensuite aux terroirs qui offrent des qualitĂ©s et des labels fortement investis par les mangeurs et, enfin, aux pratiques de cuisine et de consommation qui sâĂ©tablissent dans des groupes aux cultures homogĂšnes. Les populations sâapproprient des techniques locales ou dâorigine extĂ©rieure en fonction de leurs besoins et de leur capital social. Ces produits et ces plats tĂ©moignent dâune fonction symbolique plus ou moins Ă©laborĂ©e qui servent de marqueurs identitaires vis-Ă -vis de lâextĂ©rieur. Leur visibilitĂ©, leur repĂ©rage leur donne une position verticale » identitaire qui exalte fortement le localisme » et le particularisme. 6Mais ce marquage culinaire et culturel ne sâattĂ©nue pas moins du fait des contacts liĂ©s Ă des forces de diffusion, de brassage, dâhomogĂ©nĂ©isation, de mĂ©tissage Poulain, 2002. Certaines classes sociales europĂ©ennes dont la force tient Ă la mobilitĂ©, au pouvoir de lâargent, Ă la position sociale, au statut, exercent sur ce patrimoine alimentaire localisĂ© une pression marquĂ©e par lâenrichissement, lâĂ©change, voire la substitution. Les princes, les prĂȘtres et les marchands vĂ©hiculent des modes qui ne sont pas sans impact dans les sociĂ©tĂ©s locales. Ils peuvent vanter les produits qui les distinguent des paysanneries consommant du proche et du local, des produits inaccessibles au commun des mortels, des produits du lointain dont la consommation sâimposera, finalement, par mimĂ©tisme. Selon les contextes historiques et Ă©conomiques, ils jouent un rĂŽle moteur dans lâĂ©volution des modes culinaires et des saveurs nouvelles quâils introduisent constamment selon le principe bien connu de la distinction Bourdieu, 1979. 7Ainsi, lâEurope combine-t-elle dans un jeu sans cesse battu dans lâhistoire, un patrimoine culinaire local et des ajouts se faisant au grĂ© des opportunitĂ©s techniques, physiques et sociales qui font toute la richesse de son mĂ©tissage gastronomique. LâEurope Ă table avec les princes 8Dans les grandes dualitĂ©s alimentaires entre les cuisines et maniĂšres de table des populations riches et celles qui ne le sont pas, les aristocraties europĂ©ennes qui se sont dĂ©ployĂ©es Ă partir de la Renaissance ont contribuĂ© Ă codifier un ordre symbolique des repas trĂšs puissant. Cet ordre sâest diffusĂ© au XIXe siĂšcle, dans les nĂ©o-bourgeoisies industrielles et spatialement dans le Nouveau Monde amĂ©ricain, donnant une image de lâexcellence devenue lâune des marques de fabrique de la Vieille Europe. 9Dans la culture des apparences aristocratiques et curiales, la gastronomie est une piĂšce majeure du dispositif qui vise Ă distinguer le monarque du reste du monde. Aussi bien dans les systĂšmes impĂ©riaux de la Perse, de Rome ou du monde ottoman que dans les monarchies dâEurope occidentale Angleterre, Espagne, France et orientale Autriche-Hongrie, Russie, la gastronomie sâimpose comme un art de vivre qui est une cĂ©lĂ©bration permanente de lâexcellence, de la raretĂ©, du plaisir. Le repas gastronomique est un moment de plaisir des cinq sens voir lâabondance suggĂ©rĂ©e par des tables gĂ©nĂ©reusement garnies de plats, sentir les mets, les manier avec les mains ou des couverts, entendre le bruissement des liquides prĂ©cieux ou le craquement des feuilletĂ©s et, surtout, goĂ»ter et manger, chercher les arĂŽmes et les saveurs, les textures, ce quâon appelle la valeur hĂ©donique » des aliments. Jean-Robert Pitte a dĂ©crit lâintensitĂ© de ces moments en signalant aussi lâeffet de surprise, la nouveautĂ©, lâexotisme tant dans les matiĂšres premiĂšres que dans leur mise en Ćuvre et dans lâenvironnement » Pitte, 1991. Qui nâa pas vu un zakouska russe, voire un smorgasbord suĂ©dois, peut-il interprĂ©ter la charge dâĂ©pate et dâostentation que diffusent ces voluptueux buffets de plats froids et chauds de poissons et autres fruits de la mer, de rĂŽtis et de jambons, de boulettes de viande et de gratins, de fromages et de pĂątisseries dĂ©clinĂ©s en plusieurs services sur des prĂ©sentoirs en argent, le tout arrosĂ© par des flacons de vodka et dâaquavit ? Peut-il avoir une idĂ©e du talent et de la fortune dĂ©ployĂ©s dans ces pirojki, petits pĂątĂ©s Ă pĂąte levĂ©e pour les mariages, dans ces coulibiac remplis de farce de riz, de poisson et champignons pouvant rassasier dix personnes et dans ces pelmieni, sorte de raviolis de pĂąte trĂšs fine garnis de viande de cheval ou de poisson, dâorigine sibĂ©rienne et devenus cĂ©lĂšbres au XIXe siĂšcle grĂące au restaurant Lopachoy de Moscou oĂč travaillait le meilleur cuisinier de SibĂ©rie ? 10En Europe, les grandes cuisines naissent des goĂ»ts des princes qui laissent aller libre cours Ă leur passion de la table, leur emballement pour tel produit ainsi Charles Quint demandant du vin jaune dâArbois ou Louis XIV exigeant de La Quintinie quâil collectionne les poires au verger de Versailles. Le bon plaisir des monarques est celui de sâoffrir de la raretĂ© et de le montrer les tables offrent de quoi ĂȘtre ostentatoire vis-Ă -vis de visiteurs Ă©trangers Ă qui les rois font partager leurs plaisirs et leur dĂ©sir de puissance. Lâexotisme des saveurs comme le gingembre, la cannelle et le safran dans les plats de volaille et de gibiers signe une distinction qui renchĂ©rit le prix de ces Ă©pices. La cour dâAngleterre nâa pas Ă©tĂ© pour rien dans lâadoption par la nation anglaise dâune boisson tropicale, le thĂ©, devenue boisson nationale. En Russie, le tsar Pierre-le- Grand devient lâun des meilleurs amateurs de tokay hongrois. En Autriche, le pĂątissier Pischinger fournit lâexigeante Sissi, au palais impĂ©rial, de croquants aux noix, langues de chat, macarons, massepains et granitĂ©s aux griottes. Ces nouveaux produits Ă©taient connus des rois par les diplomates et les marchands qui ne manquaient pas dâoffrir les nouveautĂ©s aux monarques pour sâattirer leurs bonnes grĂąces câest ainsi que le cafĂ© et lâananas ont Ă©tĂ© adoptĂ©s par le roi et cultivĂ©s dans le potager versaillais. 11Les cuisines royales et impĂ©riales se sont progressivement codifiĂ©es par le livre le cĂ©lĂšbre Viandier de Taillevent, cuisinier en chef maitre queux » du Dauphin, puis du duc de Normandie, futur Charles V paraĂźt Ă la fin du XVe siĂšcle mais les trois quarts des recettes de cet ouvrage ne viennent pas du Moyen Age Tirel dit Taillevent, 1480, Flandrin, 1996 et Hyman, 1996. La diffusion des maniĂšres de cuisine pour les grandes tables passe les frontiĂšres aisĂ©ment Catherine de MĂ©dicis sâest installĂ©e en France avec ses chefs cuisiniers florentins qui se sont surpassĂ©s pour Ă©viter la disgrĂące ou le renvoi et qui ont acclimatĂ© de nouveaux lĂ©gumes comme les artichauts et les brocolis. Marie-Antoine CarĂȘme a Ă©tĂ© cuisinier de Talleyrand avant dâaller servir le tsar. Au XXe siĂšcle, les grands cuisiniers français vont suivre Raymond Oliver Ă Tokyo lorsquâil sâintĂ©ressera Ă la cuisine japonaise Ă lâoccasion des Jeux olympiques de 1964 Pitte, 1995a. 12Tout comme les grands vins nĂ©s du lien entre viticulteurs et consommateurs exigeants Dion, 1959, les grandes cuisines se dĂ©veloppent dans un environnement oĂč les fortes distinctions sociales sont admises. Elles situent les pays Ă un niveau dâexcellence culturelle auquel tout le monde ne peut prĂ©tendre. LâAllemagne dĂ©veloppe actuellement par les Relais et chĂąteaux un rĂ©seau de grands restaurants dans les anciennes demeures aristocratiques hĂ©ritĂ©es du Saint-Empire un Johann Lafer, vĂ©ritable Robuchon germanique trĂšs prĂ©sent dans les mĂ©dias, un Heinz Winckler ou un Dieter Kaufmann rĂ©investissent des lieux mythiques de la BaviĂšre, du Bade-WĂŒrtemberg et de la RhĂ©nanie et les guides Michelin et Gault-et-Millau signalent des Ă©tablissements nouveaux Ă Cologne, Francfort et dans lâex-RDA, Dresde et Leipzig, patrie de Bach Fumey, 2003. Ces cuisiniers dâoutre-Rhin ont souvent Ă©tudiĂ© en France chez Gagnaire, Chapel, Bras, Bocuse ou Troisgros avant dâadapter leurs produits locaux Ă des systĂšmes culinaires expĂ©rimentĂ©s ailleurs. Ils offrent Ă la clientĂšle exigeante et fortunĂ©e de lâAllemagne une haute couture de lâalimentation. Les industriels de lâagroalimentaire ne sây trompent pas en rĂ©cupĂ©rant une partie de lâimage dâexcellence sur les plats cuisinĂ©s de la grande distribution. 13Les grandes cuisines ne se lisent dans lâespace gĂ©ographique en Europe que par la densitĂ© des grandes tables dans les capitales et sur certains axes touristiques anciens et de prestige, comme la route de lâEurope du Nord vers la MĂ©diterranĂ©e dont les transects les plus fameux sont les nationales 6 et 7 en France. 14Toutes les bonnes cuisines ne sont pas issues de ce systĂšme aristocratique, ainsi que le montrent les cuisines mises au point par les marchands qui prospĂšrent dans de nombreuses villes dâEurope. Ce que lâEurope culinaire doit aux marchands 1 L'ouvrage sera rééditĂ© une trentaine de fois, surtout au XIXe siĂšcle. 15Dans la mesure oĂč les bourgeoisies europĂ©ennes prennent le relais des aristocraties peu Ă peu dĂ©cimĂ©es par les rĂ©volutions, les cuisines et gastronomies bourgeoises ont un lien consubstantiel avec les cuisines royales et impĂ©riales. La distinction reste lâun de leurs ressorts, mais les moyens dont elles disposent ne sont pas les mĂȘmes. Les produits cuisinĂ©s seront plus banals et plus accessibles gĂ©ographiquement que ne lâĂ©taient les Ă©pices et les boissons tropicales. Le cadre privilĂ©giĂ© de la gastronomie bourgeoise est le restaurant, auquel la Grande taverne de Londres, rue Richelieu Ă Paris, animĂ©e par Antoine Beauvilliers, donne ses marques de noblesse. Elle sâinspire de Menon qui avait dĂ©jĂ pensĂ© Ă cette ouverture vers la bourgeoisie dĂšs le milieu du XVIIIe siĂšcle Menon, 17521. 16NĂ©anmoins, en Europe, il existe des villes et rĂ©publiques marchandes qui, dĂšs le Moyen Ăge, vont accumuler des richesses. Ă Venise mais aussi Ă GĂȘnes ou BĂąle, dans les villes hansĂ©atiques de Hambourg, BrĂȘme, LĂŒbeck tout comme Ă SĂ©ville ou Lisbonne, Ă Bordeaux ou Nantes au XVIIIe siĂšcle, partout oĂč les marchands sont en contact avec des mondes extĂ©rieurs qui furent longtemps Ă lâOrient de la MĂ©diterranĂ©e, il sâĂ©labore des mets et des plats dont lâexotisme tient surtout au maniement des Ă©pices, au travail des nouveaux produits comme la canne Ă sucre qui va renouveler la pĂątisserie, aux saveurs introuvables en milieu tempĂ©rĂ©. 17Ă BĂąle, les lĂ€ckerli, biscuits aux Ă©pices et au miel, ont voyagĂ© avec les banquiers depuis le XIIIe siĂšcle. Lâusage dâun carbonate de potassium avec du kirsch, des oranges et du citron confit tĂ©moignent Ă la fois des besoins de tous les marchands voyager avec des produits qui ne se dĂ©gradent pas, dâoĂč la spĂ©cialisation des biscuits dans tous les ports et des influences par le commerce les agrumes commencent Ă voyager en Europe grĂące Ă la huerta de Valence Espagne qui fournit les tables riches, dĂšs le Moyen Ăge et fascine les peintres de nature morte, notamment aux Pays-Bas. Ă Hambourg, un vieux dicton exprime le cosmopolitisme de la ville on peut manger anglais, français, allemand mais, au bout du compte, on mange toujours hambourgeois ». Dans la mĂȘme ville, le groupe anglophile cĂ©lĂšbre le Royaume-Uni jusque dans les marmites chaque menu de fĂȘte est introduit par une oxtail soup soupe de queue de boeuf qui prĂ©cĂšde un roastbeef et un plumpudding oĂč lâon atteint le summum de ce que peut ĂȘtre un plat cosmopolite ; car entrent dans la composition, outre la pĂąte Ă la graisse de rognons de bĆuf, de la chapelure et de la farine, des raisins de Corinthe, du sucre, des amandes amĂšres, du citron, de la noix de muscade, de la cardamome, de la cannelle, du gingembre, des clous de girofle, des Ćufs, du rhum, de la crĂšme, le tout servi avec une sauce au punch aprĂšs avoir Ă©tĂ© flambĂ© ! De mĂȘme, LĂŒbeck aime la pĂąte dâamande prise comme un remĂšde depuis le Moyen Ăge, via lâEspagne, dĂ©clinĂ©e en fruits, angelots, phoques, Ă©toiles de mer. Ă la question de savoir quelle est lâorigine de la tradition charcutiĂšre dans les pays mĂ©diterranĂ©ens de lâEurope, une hypothĂšse sĂ©rieuse semble tenir Ă lâexistence de classes marchandes. En rĂ©alitĂ©, les troupeaux sont rarement constituĂ©s de bovins du fait de la difficultĂ© Ă exploiter des prairies pour le grand bĂ©tail. Mais on nâexplique pas cette tradition du jambon seco, des chorizo, du prosciutto di Parma, des salumi, etc. sans les relier aux exigences de conservation des viandes mais surtout, aux besoins de la navigation au long cours, du nomadisme des Ă©leveurs ou de lâalimentation de rue. Certes, les animaux sont bien nourris Ă lâorge, au maĂŻs et aux fruits, mais le travail de salage des jambons pour leur soutirer lâhumiditĂ©, le battage pour faire pĂ©nĂ©trer le sel, le repos dans des cellules fraĂźches avant le lavage Ă lâeau, le colmatage des parties dĂ©pourvues de couenne avec une pĂąte Ă base de saindoux, de farine de riz et de poivre protĂ©geant la chair pour lâempĂȘcher de sâassĂ©cher et de durcir, enfin, le sĂ©chage prosciugare pendant sept Ă douze mois dans des caves oĂč nâentre que peu dâair frais assurant les transformations biochimiques qui donnent un goĂ»t si dĂ©licat ; toutes ces opĂ©rations impliquent de multiples contrĂŽles dâun maĂźtre-charcutier dont le talent donnera aux jambons de Parme et de San Daniele Frioul des saveurs et des textures inĂ©galĂ©es. Trancher trĂšs fin de grosses piĂšces charcutiĂšres, les apprĂȘter pour des services de table de grand prix, les offrir avec des melons et du porto dont les sucres souligneront la finesse et la dĂ©licatesse du salage, tout cela procĂšde dâune volontĂ© de distinction que les marchands aiment Ă cultiver. 18Les cultures marchandes ont façonnĂ© des produits et des maniĂšres de consommer difficiles Ă lire aujourdâhui depuis que la distribution industrielle sâest emparĂ©e des marchĂ©s de produits autrefois artisanaux. Ainsi, la mise au point dâun chocolat Ă croquer en tablettes se fait dans des sociĂ©tĂ©s urbaines et marchandes qui ont des pratiques anciennes dâĂ©change avec le lointain. Les Suisses sont devenus de vĂ©ritables magiciens du chocolat en exploitant, certes, les technologies du concassage et de la sĂ©paration du beurre » la matiĂšre grasse du cacao par le NĂ©erlandais Van Houten, mais aussi en fixant un systĂšme pour mĂ©langer le beurre et la pĂąte de cacao Ă de la cassonade, crĂ©ant une friandise qui impressionne aussi bien la haute sociĂ©tĂ© Talleyrand que les gens simples qui ont accĂšs aux goĂ»ts exotiques de la cannelle et de la vanille, sans se ruiner Figure 1. Lâinvention de la tablette Ă Bristol par Fry en 1847 ce que les Suisses ne veulent pas reconnaĂźtre transforme la boisson-chocolat en friandise et amorce la crĂ©ation de multiples ateliers Kohler Ă Lausanne, Suchard prĂšs de NeuchĂątel, SprĂŒngli prĂšs de ZĂŒrich, oriente des mariages dâaffaires SprĂŒngli avec le Bernois Lindt ou dâamour Cailler-Kohler, des innovations comme le chocolat-noisette chez Kohler en 1830, le chocolat au lait, au nougat et au miel chez Tobler en 1899. Ces ateliers fusionnent au cours du XXe siĂšcle avec la firme de Vevey, NestlĂ©, lâinventeur de la poudre de lait qui aura le gĂ©nie de garder toutes les marques quâil intĂšgre dans un portefeuille dont la complexitĂ© Ă©chappe au consommateur. 19Un autre exemple est celui de lâEurope fromagĂšre. Elle prĂ©sente deux familles de produits que lâon retrouve dans tous les pays oĂč les marchands ont exportĂ©, deux familles classĂ©es selon une nomenclature par types de pĂątes mise au point au XIXe siĂšcle. Dans deux petits pays comme la Belgique et les Pays-Bas, qui prĂ©sentent plusieurs centaines de variĂ©tĂ©s de fromage, la distinction entre les pĂątes cuites et les pĂątes molles tient Ă la distance entre le lieu de production et les lieux de consommation. Ces variĂ©tĂ©s fromagĂšres ne sont pas issues dâun gĂ©nie local ni dâune inventivitĂ© supĂ©rieure dans lâune des plus grandes rĂ©gions herbagĂšres dâEurope, mais Ă la juxtaposition de circuits production-consommation trĂšs courts offrant des fromages frais, de petite taille et trĂšs longs dâoĂč, pour la nĂ©cessitĂ© du transport, des fromages Ă pĂąte cuite, fromages de garde, aux longues conservations, exigĂ©s par les besoins de la marine et du commerce au long cours. En Hollande, on fabrique ces fromages depuis le Moyen Ăge oĂč ils sont signalĂ©s comme des produits dâexportation. Comme en Suisse oĂč lâon a adoptĂ© des toponymes pour nommer les produits GruyĂšre, Emmenthal, en Hollande, ce qui va loin porte une signature locale. Ainsi, les boules dâEdam partent dâEdam depuis le XIIe siĂšcle pour les Pays baltes, lâAllemagne ou lâItalie. Gouda, petite ville mĂ©ridionale, vend ses meules avec des herbes comme le cumin, tout comme Leyde vend son Friese Nagelkaas aux clous de girofle, signe prĂ©coce de ce quâon appelle aujourdâhui une conscience marketing. Le procĂ©dĂ© de fabrication par emprĂ©surage, moulage, maturation dans un bain de saumure est le mĂȘme pour toutes les pĂątes cuites. Il se plie bien Ă lâindustrialisation, ce qui nâest pas le cas de tous les fromages, et Ă la rationalisation, les prix aux consommateurs pouvant alors baisser. Enfin, les fromages Ă pĂątes cuites sont nombreux dans les montagnes pĂ©ri-alpines, pour des raisons qui tiennent au grand commerce espagnol et gĂ©nois, trĂšs tĂŽt demandeur de protĂ©ines pour les marins. Les marchands hollandais fournissaient des compagnies de navigation espagnoles en Maasdamer et Edam avant que Charles Quint nâunifie au XVIe siĂšcle ces provinces bourguignonnes. Lâinfluence du commerce se lit dans toute lâalimentation hollandaise, y compris les drops les 30 000 tonnes de rĂ©glisse que consomment les NĂ©erlandais chaque annĂ©e en tĂ©moignent, tout comme le gingembre omniprĂ©sent dans la confiserie, tout comme les Ă©pices tels la cannelle, la muscade, la cardamome et le clou de girofle dans les spĂ©culos spekulaas de la Saint-Nicolas. 20Enfin, les marchands avec les hommes politiques de la RĂ©volution et de lâEmpire ont inventĂ© le restaurant. Le lien Ă©troit entre la culture europĂ©enne et les villes a donnĂ© Ă ceux qui voyageaient, hors de leur domicile, lâoccasion dâacquĂ©rir un cosmopolitisme culinaire et gastronomique qui fut vantĂ© comme un art de vivre dĂšs le XIXe siĂšcle. Mais les villes se nourrissent dâimmigrants, nationaux et Ă©trangers, qui cherchent leurs racines tout autant dans la dĂ©coration kitsch des lieux que dans lâimitation dâune cuisine locale. Manger au restaurant nâest-il pas, finalement, la quintessence de la culture urbaine europĂ©enne qui a Ă©tĂ© la premiĂšre, dans lâhistoire Poulain, 2002b, Ă dĂ©caler le repas du soir aprĂšs les spectacles de dĂ©but de soirĂ©e ? 21Ainsi, les marchands, chez eux ou Ă lâextĂ©rieur, crĂ©ent, adoptent, transforment et diffusent des produits et des cuisines dont la principale qualitĂ© est dâĂȘtre Ă©changĂ©s contre une plus-value substantielle. Ils tirent parti des potentialitĂ©s sociales et capitalistiques des milieux dans lesquels ils agissent tout en les transformant, en modelant les goĂ»ts. Pour peu que les produits soient reconnus pour leurs qualitĂ©s intrinsĂšques les biscuits, par exemple, qui voyagent loin et sont maniables, ils les intĂšgrent dans des systĂšmes de diffusion trĂšs ambitieux dont le systĂšme des marques et la grande distribution sont aujourdâhui les formes les plus abouties. Les Ăglises en leur pouvoir 22En Europe, la christianisation des sociĂ©tĂ©s a Ă©tĂ© marquĂ©e par lâinstauration dâun calendrier spĂ©cifique, organisĂ© avec des jours gras et maigres mais pas dâinterdits alimentaires comme dans le judaĂŻsme ou lâislam. Lâimbrication du gras et du maigre a contribuĂ© Ă diffuser des mets hors de leur berceau de production et de cuisine, comme ce fut le cas pour les poissons en Europe occidentale ou les coquillages en GrĂšce. Pitte 1991 a exposĂ© les diffĂ©rents arguments sur le rĂŽle du protestantisme dans le relatif ascĂ©tisme des cuisines du Nord, tel quâil a Ă©tĂ© dĂ©crit par G. Axel dans le Festin de Babette. Mais lâĂglise orthodoxe tout comme lâĂglise catholique ont pesĂ© aussi sur les modes alimentaires et les reprĂ©sentations qui y sont liĂ©es. 23En Russie et en GrĂšce, pays oĂč lâorthodoxie est fortement imbriquĂ©e dans les affaires politiques, la grande fĂȘte de lâannĂ©e nâest pas la fĂȘte nationale mais le jour de PĂąques qui est pour toute la population celle du retour du printemps fĂȘtĂ© par les non-croyants. Les liturgies qui clĂŽturent un carĂȘme sĂ©vĂšre privation dâĆufs, de graisse, de beurre et, surtout de lait sont suivies de banquets solennels et somptueux ou les caviars, les meilleurs gĂąteaux et alcools sont apprĂ©ciĂ©s. AutorisĂ©s par lâĂglise, les champignons sont consommĂ©s en grande quantitĂ© pendant le carĂȘme, au terme dâune prĂ©paration sophistiquĂ©e lactaires, girolles et armillaires de miel marinent dans des tonneaux aromatisĂ©s au genĂ©vrier, Ă lâaneth ou au cumin, auquel on rajoute groseillier, cerisier et raifort. Cette haute qualitĂ© assimile ce plat a du caviar » comme les aubergines qui est apprĂ©ciĂ© avec une vodka. 24PĂąques est la seule fĂȘte nationale au sens oĂč elle lie le tsar et sa cour au peuple, notamment par la tradition des Ćufs peints cĂ©lĂ©brant le renouveau, oĂč elle lie le cĂŽtĂ© Ă la fois religieux et paĂŻen de la population quâont bien saisi TolstoĂŻ, Gogol et DostoĂŻevski en faisant renaĂźtre leurs personnages romanesques cette nuit-lĂ . PĂąques est surtout lâoccasion de consommer des entremets sucrĂ©s et des gĂąteaux le kissel, le paschka, les pains dâĂ©pices et les charlottes. En GrĂšce, oĂč le pouvoir politique nâa pas Ă©tĂ© aristocratique, câest la soupe pascale que lâon apprĂ©cie, cette majiritsa, cuisinĂ©e avec les entrailles de lâagneau qui prĂ©cĂšde une grillade de mouton rĂŽti Ă la broche sur la braise avec des mezĂ©dĂšs. 25Tout autre est lâimpact de lâĂglise en pays catholique comme lâEspagne ou lâItalie oĂč la tradition pĂątissiĂšre appartient, pour une bonne part, au patrimoine religieux. La pĂątisserie doit beaucoup aux exigences des rois en Autriche et en France, des marchands dans les pays du nĂ©goce dâĂ©pices, comme en tĂ©moignent les biscuits hambourgeois ou vĂ©nitiens ; mais en MĂ©diterranĂ©e latine, câest lâĂglise qui a repris ce patrimoine du gĂąteau dâamandes et de miel apportĂ© par les Arabes et consommĂ© Ă NoĂ«l. Les turrons blancs ou mous, enrichis de pistaches et de fruits secs, les panellets catalans et les huesistos de santo os de saints » en pĂąte dâamande ont Ă©tĂ© souvent lâaffaire des religieuses. Les Portugais sont rĂ©putĂ©s avoir un faible pour les doces dont les couvents se font une spĂ©cialitĂ© depuis des siĂšcles, comme lâatteste encore un passĂ© rĂ©cent oĂč lâon attirait ainsi lâattention de futures novices sur les qualitĂ©s de telle maison... En France, la quasi-totalitĂ© des monastĂšres fĂ©minins se sont spĂ©cialisĂ©s dans une pĂątisserie de type terroir les quatre-quarts en Bretagne, les nougats dans la DrĂŽme, etc. dont ils vantent aujourdâhui le caractĂšre artisanal. 26Les Ăglises façonnent moins le systĂšme culinaire europĂ©en aujourdâhui, mais elles pourraient indirectement faire respecter le repas comme un moment sacrĂ©, Ă lâinstar des ApĂŽtres au moment de la CĂšne. LorsquâĂ EmmaĂŒs, le Christ est reconnu dans la fraction du pain, il met au cĆur de la vie sociale le partage des biens alimentaires si aujourdâhui les sociĂ©tĂ©s modernes souffrent dâune rarĂ©faction des moments de sociabilitĂ© partagĂ©e, la bonne rĂ©sistance du repas en Europe ne tient-elle pas Ă ce caractĂšre sacrĂ© du partage qui a pu inspirer tant de passions humanitaires comme les Restaurants du cĆur de Coluche en France ? Le vieux fonds paysan rĂ©appropriĂ© 27Bien quâouverte par les marchands, lâEurope a conservĂ© une forte culture paysanne. Elle a inspirĂ© dans la cuisine lâusage de la marmite, de la casserole, du poĂȘlon, de la coquelle, oĂč cuisent, souvent mĂ©langĂ©s, diffĂ©rents produits dont les saveurs sâadditionnent selon des codes locaux. En cela, elle sâoppose aux classes sociales urbaines qui ont davantage utilisĂ© le four, nĂ©cessitant de bons instruments, des produits plus sophistiquĂ©s et plus coĂ»teux, davantage dâĂ©nergie pour la cuisson, mais dont les prĂ©parations se prĂȘtaient plus Ă lâostentation recherchĂ©e dans les classes bourgeoises. Cette approche binaire peut sâappliquer Ă la transformation culinaire de multiples produits par exemple, les pommes en compote dans le premier systĂšme, les pommes en tarte dans le second, mais elle est aujourdâhui brouillĂ©e par les conditionnements industriels, la conservation surgelĂ©e, les prises alimentaires hors domicile. 28Ce qui caractĂ©rise les produits de la cuisine paysanne est leur conditionnement, notamment avant lâĂ©poque de la chaĂźne du froid. Toute lâhistoire et la gĂ©ographie de la charcuterie tient dans cette obligation de conserver la viande et de la rendre accessible en tout temps, Ă la cuisine et par petites quantitĂ©s. En Ăcosse, le plat national quâest le haggis, dont lâĂ©tymologie est liĂ©e au hachis français, est une panse de brebis farcie qui se consomme toute lâannĂ©e, tout comme le Saumagen du Palatinat, panse de porc farcie rissolĂ©e, dont le chancelier Kohl voulait faire un emblĂšme national. Jean-Vincent Pfirsch 1997 voit dans la charcuterie, un accommodement de la nourriture animale qui neutralise les menaces du cru », notamment en Allemagne oĂč les images de la nature sâopposent Ă la recherche que font les Français de lâĂ©nergie vitale, le saignant ». Mais pourquoi les pays latins qui ne se sentent pas Ă©trangers Ă lâanimal embossent-ils, eux aussi, des saucisses ? Jean-Robert Pitte 1995b met en avant le lien Ă©troit entre lâĂ©levage et les nĂ©cessitĂ©s dâune consommation commode de viande Ă tout moment de lâannĂ©e. Les Danois, connus pour leur vĂ©nĂ©ration pour le porc Fabre-Vassas, 1993, ont mis en place une vĂ©ritable monoprodution agro-industrielle du salami du fait dâune difficultĂ© Ă conserver lâĂ©levage bovin dans un cadre intensif. ConsommĂ©es sur les galettes sĂšches sans levain, de la mĂȘme famille que les knĂ€ckebrod suĂ©dois et les pains finlandais, tartinĂ©es au beurre ou au saindoux, les tranches de salami donnent une teinte grasse que relĂšve lâaigre-doux des cornichons Ă la russe, des cĂąpres et de la moutarde sucrĂ©e. 29La soupe offre une autre vision de la cuisine paysanne en Europe, qui usait et abusait de la marmite au cĆur de lâĂątre. Mais le terme de soupe cache une famille trĂšs Ă©tendue de plats liquides de lĂ©gumes et de viande bouillie. Les Russes les appellent chtchy, oucha, borchtch ou solianka, terme signifiant mĂ©lange rappelant lâĂ©poque oĂč chacun apportait quelque chose pour ce plat unique. Le pain est consommĂ© avec les soupes sous la forme de pain bis de seigle et de froment, dans lequel on peut incorporer de la mĂ©lasse, du cumin et de la coriandre. Parfois, une symbolique forte sâattache aux cĂ©rĂ©ales comme le millet, lâorge ou le seigle dont les gruaus la kacha sont considĂ©rĂ©s comme des porte-bonheurs pour les jeunes mariĂ©s ou dans les cĂ©rĂ©monies de rĂ©conciliation. En Belgique, la soupe quâaffectionnent les nationaux est le waterzoi, mĂ©lange de poissons frais de la mer du Nord auquel on ajoute des poireaux, pommes de terre et cĂ©leri. 30Les lĂ©gumes nâont acquis une place de choix que depuis deux siĂšcles environ, notamment pour les plus courants comme la pomme de terre parce quâils Ă©taient considĂ©rĂ©s, contrairement aux fruits, comme trop proches de la terre mais, surtout, parce quâils entraient en concurrence avec le pain. NĂ©anmoins, ils constituent les seconds produits de lâalimentation, pourvoyeurs de vitamines dont le manque, lâhiver, Ă©tait Ă lâorigine du scorbut. Ainsi, le chou est-il perçu comme un lĂ©gume miracle lâhiver, tout comme la pomme de terre qui fut pourtant si longue Ă acclimater, y compris en Irlande qui va en faire un lĂ©gume national » comme lâattestent les grandes famines irlandaises du XIXe siĂšcle. Les navets et betteraves rouges sont arrivĂ©s en Russie et en Pologne depuis le monde byzantin dĂšs le XIe siĂšcle, tout comme lâaubergine et les choux-fleurs qui furent diffusĂ©s par les Arabes Ă partir du IXe siĂšcle. Ils sont souvent consommĂ©s en plat unique, telle la boerenomelet belge, omelette paysanne fourrĂ©e de pommes de terre et dâautres lĂ©gumes ainsi que de lard. Dans la Flandre, le hut et stampot, de la famille des potĂ©es, associe selon disponibilitĂ©s chapon, agneau, fricandeau de veau, testicules de bĂ©lier, tĂȘte de veau, crĂȘte de coq, saucisses et chicorĂ©e, artichauts, asperges pour les grandes occasions, et dâautres lĂ©gumes bouillis Ă©crasĂ©s, le tout mĂ©langĂ© Ă quatre jaunes dâĆuf et rĂ©duits avec du verjus et du vinaigre. 31Lâune des principales caractĂ©ristiques des cuisines paysannes est lâusage du pain dont les composants premiers furent le blĂ©, puis les farines de seigle, de maĂŻs. Partout, le pain est perçu comme un produit sacrĂ© et cĂ©lĂ©brĂ© par lâart des boulangers qui veillent Ă Ă©moustiller les sens par les odeurs et les formes les plus inattendues et fantaisistes. LâEurope a hĂ©ritĂ© du tranchoir mĂ©diĂ©val lâart de manger Ă lâaide du pain, comme lâusage sâen conserve dans les pays de lâEurope du Nord, usage repris en AmĂ©rique du Nord selon une tradition bien connue du port de... Hambourg. Ă partir du XVIIIe siĂšcle, avec les variĂ©tĂ©s de blĂ© dur, la cĂ©rĂ©ale est aussi travaillĂ©e en pĂątes, notamment en Italie qui en compte plus de trois cents variĂ©tĂ©s rangĂ©es en plusieurs catĂ©gories pasta corta et penne, pasta lunga et pasta ripiena tortellini, raviolis. Le blĂ© dur diffusĂ© Ă partir du XVe siĂšcle, en Italie, garantit les qualitĂ©s al dente et la souplesse de fabrication spaghettis, par exemple. Mais, si les pĂątes sont de toutes les cuisines, tout comme les galettes et les pizzas qui doivent leur succĂšs Ă une adoption sans condition par les AmĂ©ricains qui les mondialisent aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, il faudra lier leur succĂšs dans certaines rĂ©gions Ă la raretĂ© des rĂ©coltes cĂ©rĂ©aliĂšres sur des terres ingrates. Et, si les Grecs affectionnent leur pita, Ă base de pĂąte fillo dâorigine perse, finement abaissĂ©e pour les pĂątĂ©s et les pains turcs » utilisĂ©s dans lâalimentation de rue de tout le Moyen-Orient, ce nâest pas une coquetterie locale ils gardent lĂ une variante de la galette qui offre un support Ă dâautres ingrĂ©dients et les pĂątes abaissĂ©es pour conserver plus longtemps des viandes en berlingots ou en coussinets frits. 2 La Tribune, 25 fĂ©vrier 2004, p. 25. 32Avec la cuisine paysanne, on atteint bien lĂ le fond de la marmite europĂ©enne qui, pour ĂȘtre une mĂ©taphore culinaire, constitue encore aujourdâhui lâune des bases alimentaires en Europe. Le sandwich, les crĂȘpes, les gaufres et toutes ces cuisines et consommation de rue qui constituent lâun des modes alimentaires occasionnels de la population europĂ©enne actuelle attestent de cette pĂ©rennitĂ©. Mais, en 2003, la vente en Europe de 1,1 milliard de sandwiches qui reprĂ©sentent un chiffre dâaffaires de trois milliards dâeuros2, signifie que ce fond-lĂ est retirĂ© aux mangeurs et pris en charge par une industrie agro-alimentaire toujours plus puissante et dont lâobjectif est dâassurer la totalitĂ© de nos consommations. Lâindustrie agroalimentaire, nouvelle force de brassage 3 Voir infra. 33LĂ est aujourdâhui lâenjeu. Car le capitalisme industriel europĂ©en sâest aussi saisi de la chaĂźne alimentaire mise au point par les Ătats-Unis Ă la charniĂšre des XIXe et XXe siĂšcles avec le froid industriel et le taylorisme. La premiĂšre invention â car il y en a une deuxiĂšme3 â du froid industriel avec la mise au point de machines frigorifiques en 1876 Claval, 1995 va changer la nature de la distance, obstacle infranchissable pour de nombreux produits comme le lait frais ou les fruits et lĂ©gumes. Les ceintures laitiĂšres et maraĂźchĂšres vont se diluer dans des aires de chalandise plus vastes, pouvant aller jusquâĂ lâĂ©chelon du millier de kilomĂštres pour les produits acheminĂ©s par le rail et la route, mais plus loin encore si lâavion ou le bateau frigorifique font la liaison avec le monde tropical africain et latino-amĂ©ricain en toute saison, voire davantage sâil y a des opportunitĂ©s de contre-saison Ă saisir, comme le montre le cas des kiwis nĂ©o-zĂ©landais ou du raisin chilien importĂ©s pendant lâhiver europĂ©en. Câest ce mĂȘme froid qui, Ă lâĂ©chelon domestique, ralentit la corruption des produits laitiers et maraĂźchers, invente un nouveau garde-manger domestique qui rend disponible un nombre considĂ©rable de produits quâil fallait consommer en circuits courts viandes et poissons, fruits et lĂ©gumes, crĂšme fraĂźche, herbes aromatiques, etc. 34Le taylorisme amĂ©ricain va jouer aussi pour de nombreux produits qui sont transformĂ©s et conditionnĂ©s en sĂ©rie. Certes, Nicolas Appert sait dĂ©jĂ stĂ©riliser les produits par la chaleur dĂšs 1790 et les conserver dans des milieux anaĂ©robies mais câest lâinvention de la boĂźte en fer-blanc cinquante ans plus tard qui Ă©tend le bĂ©nĂ©fice de cette technologie Ă une gamme trĂšs vaste de produits. De lâemballage au contenu, lâindustrie bĂątit une chaĂźne de fabrication dont les systĂšmes les plus efficaces vont toucher les poissons et crustacĂ©s, les lĂ©gumes qui supportent une prĂ©-cuisson, les soupes qui sont pasteurisĂ©es. Lâautre exemple fameux est celui de la charcuterie avec lâembossage standardisĂ© des saucisses Ă lâorigine de lâalimentation rapide comme le snack. 35Ă ce stade, lâindustrie agroalimentaire rĂ©cupĂšre les comportements alimentaires des pionniers, des marins, des travailleurs Ă la dure qui cherchent ces produits nomades simples, sâaccommodant dâune consommation rustique pain, boisson alcoolisĂ©e sans assiette ni couverts. Sur le modĂšle du corned beef amĂ©ricain, les NĂ©erlandais et Danois conditionnent le hareng en boĂźte tout comme les Allemands qui affectionnent les Ă©pices consomment la rote Wurst en toute circonstance. Dâun autre point de vue, les sardines, foies de morue, calamars, moules, thons en miettes, mais aussi les tomates en purĂ©e ou en concentrĂ©, poivrons, aubergines, oignons cuits en boĂźte accroissent le potentiel de travail du cuisinier de restaurant ou de lâindustrie. 36La deuxiĂšme invention du froid quâest le surgelĂ© offre un filon supplĂ©mentaire Ă lâindustrie dâautant que la diffusion du four Ă microondes dans les derniĂšres dĂ©cennies du XXe siĂšcle en attĂ©nue les contraintes dâusage. Avec le surgelĂ© qui se gĂ©nĂ©ralise Ă lâĂ©chelle domestique â et collective, comme dans la restauration hors domicile â en Europe dans les annĂ©es soixante-dix, on passe dâune prise en charge industrielle des produits Ă celle des plats. Les plats cuisinĂ©s » saisis Ă - 18° C vont ainsi garder la plupart de leurs propriĂ©tĂ©s et de leurs qualitĂ©s Ă une Ă©chelle de temps qui recule encore. Tout comme la dessiccation extrĂȘme de certains produits tel le cafĂ© lyophilisĂ© ou les cĂ©rĂ©ales avaient dĂ©jĂ offert, dans les annĂ©es 1950, des opportunitĂ©s de consommation dĂ©connectĂ©es de la cuisine. Ainsi, lâindustrie du froid, sâapprochant au plus prĂšs des consommateurs, fabrique-t-elle le prĂȘt-a-consommer » dont les restaurateurs et les cuisiniers ont compris tout le parti quâils pouvaient tirer pour enrichir leur carte. 37Le prix de cette rĂ©volution technologique est lourd il assujettit progressivement lâacte culinaire Ă lâindustrie. Non seulement, les arts mĂ©nagers » miniaturisent pour lâespace domestique les robots » qui font du cuisinier un nouveau dĂ©miurge, mais ils le rendent dĂ©pendant dâune palette de condiments et dâapprĂȘts gĂ©latines, mĂ©lasses et de techniques de cuisson au four domestique. Au Danemark dĂ©jĂ , lâinstallation du fourneau dans les cuisines au XIXe siĂšcle avait fait Ă©voluer la consommation du porc du bouilli vers le rĂŽti, tout comme en Allemagne lâĂ©lectrification des kiosques avait multipliĂ© les prises alimentaires hors domicile. On prend ainsi toute la mesure du mouvement de dĂ©sacralisation du repas comme moment social fort auquel les populations europĂ©ennes souscrivent dâautant mieux quâil porte des valeurs individualistes en satisfaisant lâautonomie face aux lois de la vie communautaire. 38Mais il y a plus encore, avec la diffusion du prĂȘt-Ă -consommer des grands cuisiniers qui cĂšdent des droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle culinaire Ă des groupes agroalimentaires les plats de haute couture gastronomique, passĂ©s au XIXe siĂšcle des hĂŽtels particuliers de lâaristocratie aux restaurants Ă©toilĂ©s de la bourgeoisie sont en passe de gagner la plus modeste des tables grĂące Ă la surgĂ©lation. Lâindustrie se rĂ©approprie les valeurs Ă©litistes de la gastronomie du Grand SiĂšcle par un marketing astucieux mĂȘlant les valeurs de la distinction logos et photos appropriĂ©s sur les emballages et celles de la diĂ©tĂ©tique. 39Car aucune innovation culinaire en Europe ne passe sans lâaval du corps mĂ©dical. Constamment sollicitĂ©s par des publications grand public sur les bienfaits et mĂ©faits de tel produit, les mĂ©decins offrent une caution indispensable Ă la consommation de masse de ces produits neufs. Si lâon veut pister les valeurs des modes alimentaires europĂ©ennes, il faut exploiter deux registres qui se rejoignent dans lâidĂ©al dâun plaisir gratuit et absolu dâabord, la recherche dâune bonne santĂ©, corollaire dâune crainte archaĂŻque permanente que les anthropologues Fischler, 1990 nomment nĂ©ophobie ». La valeur de la santĂ© sâaccroĂźt au fur et Ă mesure que les crises sanitaires comme celle de lâESB dĂ©tĂ©riorent lâidĂ©e de sĂ©curitĂ© alimentaire Ă laquelle tout consommateur de pays riche souscrit. Ce nouvel hygiĂ©nisme fabrique des mythes comme celui du french paradox qui soutient fortement la vogue actuelle de la cuisine mĂ©diterranĂ©enne. Ensuite, lâexotisme qui se nourrit dâune recherche de la nouveautĂ© nĂ©ophilie », dâun goĂ»t pour la diffĂ©rence Ă condition que le consommateur identifie, sur le menu ou dans lâassiette, les qualitĂ©s de ce quâil mange. La vogue de viandes exotiques » comme le bison ou lâautruche en Europe, la mise en mots de nouveaux plats comme les soupes de fraises au persil » et autres crumbles dâagneau » ne disent pas autre chose. 40PrĂ©sente sur le marchĂ© de la cuisine aussi bien domestique quâhors domicile, lâindustrie agroalimentaire accroĂźt depuis deux siĂšcles, innovation aprĂšs innovation, le brassage du fond europĂ©en par la mise Ă disposition Ă tout moment de lâannĂ©e de plats saisonniers la choucroute dâhiver qui devient une choucroute de poissons dans une station balnĂ©aire au mois dâaoĂ»t, mais aussi par la marchandisation des valeurs des cuisines princiĂšres, bourgeoises ou paysannes. Les grandes signatures gastronomiques tout comme les grandes valeurs sĂ»res dâun produit bourgeois labellisĂ© par le temps le thĂ© Mariage, le cafĂ© Maximâs, le biscuit nantais sont diffusĂ©es avec autant dâefficacitĂ© que les valeurs du terroir, incorporĂ©es progressivement par le biais des boissons ou des marques fleurant bon lâappellation dâorigine. Câest ainsi que la pizza est devenue le plat le plus consommĂ© en Europe et en France LâExpansion, juillet-aoĂ»t 2002 oĂč lâon en fabrique, depuis lâan 2000, trois milliards par an car la pizza porte, sur son frĂȘle support, toutes les vertus de la MĂ©diterranĂ©e, la fraĂźcheur et le goĂ»t, assortis de fantaisies individuelles quây ajoute chaque consommateur. 41Ainsi, la rĂ©volution de palais europĂ©enne est-elle moins profonde quâon ne lâimagine, lâindustrie capitalisant les saveurs et les plats, les noms de la gastronomie et les qualitĂ©s des terroirs par les labels, appellations dâorigine et garanties de qualitĂ©. Avec lâindustrie agroalimentaire, les EuropĂ©ens deviennent ethnivores et cherchent lâexotisme autant dans lâorigine rĂ©gionale des plats, estampillĂ©s anglais », suĂ©dois » ou grec » que dans des goĂ»ts plus complexes qui mĂȘlent plus de saveurs. Les forces de brassage ont accru leur rayon dâaction Ă lâĂ©chelle mondiale et offrent, pour le quotidien des villes, aussi bien des sushis japonais que des tortillas mexicaines. 42Le systĂšme alimentaire europĂ©en est une construction sociogĂ©ographique qui brasse une quantitĂ© considĂ©rable de produits et de cuisines, de maniĂšres de tables fixĂ©es par des cultures largement ouvertes Figure 2. Sa gĂ©ographie montre le rĂŽle dĂ©terminant jouĂ© par des acteurs aux ressources culturelles hĂ©tĂ©rogĂšnes qui se transmettent de maniĂšre continue des façons de boire et de manger, des produits et des plats, des goĂ»ts et des saveurs, le capital de saveurs Ă©tant investi par une industrie agroalimentaire en quĂȘte de nouveaux marchĂ©s. Le succĂšs de lâacteur industriel tient sans doute au fait quâil pratique des formes dâhomogĂ©nĂ©isation qui sont dans sa nature mais en consentant Ă exploiter aussi des symboles identitaires puisĂ©s dans les saveurs et les terroirs. Une forme dâalliance subtile entre forces de brassage verticales » et horizontales ». 43Dans ce contexte, serait-il pertinent de distinguer des sous-systĂšmes le Nord », la MĂ©diterranĂ©e », la cuisine orientale », etc. avec des plats emblĂ©matiques alors que les EuropĂ©ens ont aujourdâhui Ă leur disposition toutes les cuisines du monde ? On remarque la subsistance de formes dâexotisme que les Nordiques exercent en pays latin tout comme les voyageurs en Scandinavie cherchent le dĂ©paysement dans les plats de la Baltique. 44Il reste quâĂ lâĂ©chelle mondiale, Ă©merge une aire alimentaire europĂ©enne Fumey et Etcheverria, 2004 qui a renouvelĂ© sa cuisine et sa gastronomie grĂące aux voyageurs entre lâAsie orientale et lâaire mĂ©diterranĂ©enne, aux Grandes DĂ©couvertes, aux monarchies absolues XVe-XVIIIe siĂšcles, Ă la rĂ©volution industrielle et Ă cette culture de lâabondance marquĂ©e actuellement par une grande circulation des plats. Câest peut-ĂȘtre ce brassage-lĂ qui pousse aujourdâhui les mangeurs europĂ©ens Ă retrouver et Ă conserver les identitĂ©s culinaires, Ă fixer dans les terroirs des aires dâorigine, Ă identifier dans les recettes et dans le choix des saveurs un capital symbolique trĂšs riche. Câest ainsi que les EuropĂ©ens aiment et font Ă©voluer leurs cuisines, lorsquâ elles retrouvent le lien intime avec la gĂ©ographie qui les a portĂ©es.
pourquoiféminiser les noms de métiers; maladie fleur orchidée. faut il couper les feuilles d'artichaut pour l'hiver. November 9, 2021
Aucune taille nâest nĂ©cessaire pour lâartichaut, il suffit simplement de couper les feuilles fanĂ©es en sortie dâhiver afin de redonner un peu de vigueur Ă la plante et un bel aspect esthĂ©tique. â
or Quand rabattre les artichauts ? Quand rabattre les artichauts ? Hormis les tiges florales, il nâest pas vraiment nĂ©cessaire de rabattre les artichauts. Cependant, il est tout Ă fait possible de les couper Ă la fin de la saison Ă 20 cm du sol, ou de rabattre la plupart des feuilles en gardant seulement 2 ou 3 parmi les plus belles. Comment tailler les artichauts pour lâhiver ? Artichaut en hiver Couper Ă ras les tiges ayant donnĂ© des artichauts . Couper de moitiĂ© les plus grandes tiges. Laisser comme telle les plus petites tiges, celles ne dĂ©passant pas 20 ou 30 cm de haut. Former, autour du pied, un monticule de terre de 20 Ă 30 cm de haut. Couvrir le tout avec un Ă©pais paillis de feuilles mortes. Quand prelever les Ćilletons dâartichaut ? PrĂ©lĂšvement des oeilletons Elle consiste Ă prĂ©lever au dĂ©but de la vĂ©gĂ©tation de mi-mars Ă fin avril selon les rĂ©gions une pousse apparaissant Ă la base, en train de se dĂ©velopper Ă la pĂ©riphĂ©rie dâun pied dâartichaut bien installĂ©. Comment faire grossir les artichauts ?Est-ce quâun pied dâartichaut gelĂ© ?Quand planter les rejets dâartichauts ?Comment faire fleurir un artichaut ?Comment protĂ©ger les pieds dâartichaut pour lâhiver ? Comment faire grossir les artichauts ? Pour obtenir de plus grosses tĂȘtes dâartichauts, percez la tige de part en part, trois ou quatre centimĂštres en dessous de lâinflorescence, Ă lâaide de petits morceaux de bois longs de quelques centimĂštres. Faites cette opĂ©ration lorsque le capitule est dĂ©jĂ bien formĂ©. Comment faire pour avoir de gros artichauts ? Pour avoir de gros artichauts Ă la saison, il faut attendre que la fleur atteigne cinq centimĂštres de diamĂštre environ. A ce moment lĂ , il suffit dâinciser le pĂ©doncule Ă une dizaine de centimĂštres en dessous de la fleur. InsĂ©rer une petite cale en bois et attendre que le lĂ©gume grossisse. Comment protĂ©ger les pieds dâartichauts ? Les travaux sont simples pour bien protĂ©ger vos artichauts car, il suffit de Rabattre les tiges au ras du sol en raccourcissant les feuilles les plus grandes. Butter les pieds des plants sans couvrir le coeur, mĂȘme si vous pouvez le recouvrir de quelques feuilles mortes Comment protĂ©ger un pied dâartichaut lâhiver ? Butter les pieds des plants sans couvrir le coeur, mĂȘme si vous pouvez le recouvrir de quelques feuilles mortes Si les hivers sont rĂ©ellement pluvieux, vous pourrez ajouter un voile dâhivernage pour bien protĂ©ger vos artichauts et Ă©viter une humiditĂ© trop importante qui peut les faire pourrir. Est-ce quâun pied dâartichaut gelĂ© ? Lâartichaut, un petit frileux Or notre individu, originaire du bassin mĂ©diterranĂ©en, nâest pas franchement un grand adepte des basses tempĂ©ratures. Sa rusticitĂ©, toute relative, Ă environ -5° C impose dans la plupart des rĂ©gions de France, de le protĂ©ger contre le gel. Est-ce que lâartichaut gelĂ© ? Il convient de protĂ©ger les plants dâartichaut en hiver. En effet, ils sont sensibles aux gelĂ©es et craignent les tempĂ©ratures infĂ©rieures Ă -5°C. En dĂ©but dâhiver, il est donc conseillĂ© de nettoyer les drageons*, de rabattre le feuillage et de protĂ©ger les pieds du gel grĂące Ă un bon paillage. Quand et comment repiquer des artichauts ? Elle se pratique en dĂ©but de printemps, vers mars ou avril. Vous choisirez les plus beaux rejets ayant dĂ©jĂ quelques racines. Les semis sur couche chaude ou sous abri Ă 15°C se font en fĂ©vrier-mars, en mettant 2 Ă 3 graines par godet. Leur mise en place ne se fera quâenviron 2 mois aprĂšs le semis. Quand planter les drageons dâartichaut ? OpĂ©rer dĂšs mars et jusquâau 15 avril, aprĂšs les gelĂ©es. DĂ©chausser les artichauts encore buttĂ©s avec une bĂȘche jusquâĂ la naissance des drageons oeilletons. PrĂ©lever les rejets en les coupant net et en prenant soin de rĂ©cupĂ©rer des petites racines. En profiter pour nourrir les pieds restĂ©s en place avec du compost. Quand planter les rejets dâartichauts ? DĂšs la mi-mars, mettez en place les Ćilletons, câest-Ă -dire des rejets Ă la souche, avec bourgeons et radicelles. SĂ©parez-les dâun mĂštre en tous sens. Formez une cuvette et arrosez copieusement. dans le Midi, vous pouvez aussi planter en aoĂ»t. Quel engrais pour les artichauts ? Quel engrais naturel utiliser pour faire pousser des artichauts ? Tonnerre dâ engrais . ⊠Autre alternative Le fumier compostĂ© ⊠Autre alternative Les minĂ©raux naturels. ⊠Autre alternative Le guano. ⊠Autre alternative Le lithothamne. ⊠Autre alternative La poudre de roches volcaniques. Comment Ă©claircir les artichauts ? Au printemps, hors pĂ©riode de gel, repĂ©rez les jeunes pousses de quatre Ă six feuilles prĂ©sentes Ă la base du pied de lâartichaut. Munissez-vous dâun couteau de jardin type Pukko K40, Ă©cartez un peu lâĆilleton du pied afin dâintroduire la lame entre le pied principal et celui-ci. Tranchez net le long du pied. Quel lĂ©gume associer avec artichaut ? Emplacement et association favorable des artichauts Au potager, fĂšve, laitue, pois, haricot nain, chou, oignon et radis pourront ĂȘtre semĂ©s entre les pieds dâartichaut ou autour. Comment faire fleurir un artichaut ? Commencez par placer la mousse florale dans votre vase aprĂšs lâavoir dĂ©coupĂ©e au cutter pour lâadapter Ă la forme du rĂ©cipient. Pensez ensuite Ă bien humidifier la mousse pour Ă©viter que les plantes ne fanent trop vite. Raccourcissez les queues des artichauts puis les planter dans la mousse. Quand fleurit artichaut ? Floraison, fleurs de lâartichaut ou comment faire les fleurir Les fleurs apparaissent au mois dâavril et mai. Quel est le plus gros artichaut ? Gros camus de Bretagneâ est le plus gros des artichauts, le plus connu aussi. Il est trĂšs rĂ©pandu dans lâouest de la France. Gros vert de Laonâ Ă feuilles pointues, est cultivĂ© dans le Nord et dans lâEst en raison de sa rĂ©sistance au froid. Comment tailler les artichauts pour lhiver ? Artichaut en hiver Couper Ă ras les tiges ayant donnĂ© des artichauts . Couper de moitiĂ© les plus grandes tiges. Laisser comme telle les plus petites tiges, celles ne dĂ©passant pas 20 ou 30 cm de haut. Former, autour du pied, un monticule de terre de 20 Ă 30 cm de haut. Couvrir le tout avec un Ă©pais paillis de feuilles mortes. Comment protĂ©ger les pieds dâartichaut pour lâhiver ? En cas dâhiver pluvieux ou trĂšs humide, disposez sur vos artichauts un voile de protection en non-tissĂ© ou une couverture faite dâun film plastique perforĂ© pour que les plantes respirent. Ces protections seront retirĂ©es en fĂ©vrier ou mars, lorsque le temps sera plus clĂ©ment. Comment recuperer des Ćilletons dâartichaut ? OpĂ©rer dĂšs mars et jusquâau 15 avril, aprĂšs les gelĂ©es. DĂ©chausser les artichauts encore buttĂ©s avec une bĂȘche jusquâĂ la naissance des drageons oeilletons. PrĂ©lever les rejets en les coupant net et en prenant soin de rĂ©cupĂ©rer des petites racines. En profiter pour nourrir les pieds restĂ©s en place avec du compost. OĂč planter son artichauts ? Plantation de lâartichaut Lâartichaut apprĂ©cie les sols riches en humus, profonds, frais, mais bien drainĂ©s. En effet, un peu frileuse, cette plante craint le gel plus marquĂ© dans les terrains humides en hiver. La saison de plantation de lâartichaut est le printemps, entre mars et mai. Nâoubliez pas de partager lâarticle avec vos amis !
ArtichautGrossiste, Castel, France, cat. nous avons mis en place un essai de 2015 Ă 2017 pour conserver sur lâexploitation les Macrolophus pendant lâhiver. A lâautomne, nous avons semĂ© du souci en ligne Ă lâintĂ©rieur des tunnels contre les bĂąches. Lâobjectif est de faire basculer les Macrolophus en fin de culture de tomate vers le souci
Commentprotéger ses artichauts pour l'hiver ? Comment protéger les artichauts du gel ? Comment protéger les pieds d'artichaut pour l'hiver ? Faut-il pailler les
Veuillez patienter... conseil Nos conseils pour les protĂ©ger du froid Les Agapanthes ou Agapanthus sont des plantes bulbeuses apprĂ©ciĂ©es pour leurs ombelles de fleurs Ă©toilĂ©es bleutĂ©es, violacĂ©es ou blanches en milieu dâĂ©tĂ©. Ces plantes exceptionnelles prĂ©sentent une rusticitĂ© variable allant de -5°C jusquâĂ -15°C pour les plus rĂ©sistantes au froid. Elles ne sont plus rĂ©servĂ©es aux climats mĂ©diterranĂ©en ou littoral et grĂące aux nouvelles variĂ©tĂ©s peuvent sâacclimater dans de nombreuses rĂ©gions, mĂȘme dans le nord de la France. Lors dâhivers trĂšs rigoureux, les agapanthes demandent simplement une protection hivernale. DĂ©couvrez nos conseils pour bien les protĂ©ger du froid, que vous les cultiviez en pot ou quâelles soient plantĂ©es en pleine terre. Une rusticitĂ© variable Les agapanthes sont des vivaces rhizomateuses originaires dâAfrique du sud. Dans le genre agapanthus, on distingue deux types dâagapanthes les persistantes peu rustiques qui ne supportent pas les tempĂ©ratures en dessous de -5°C Ă lâinstar de Agapanthus Peter Panâ ou Agapanthus x africanus Pitchoune Blueâ. Leur culture en pleine terre est Ă rĂ©server aux climats trĂšs doux des rĂ©gions littorales ou mĂ©diterranĂ©ennes. Ailleurs, on les cultivera en pot sur la terrasse en plein soleil Ă remiser en hiver pour les conserver. les variĂ©tĂ©s caduques qui supportent jusquâĂ -15°C. Plus rustiques, elles peuvent se cultiver partout en France exceptĂ© dans les rĂ©gions montagnardes sous condition dâune bonne protection hivernale. Les nouvelles variĂ©tĂ©s comme Donau, Headbourne Blue ou Navy Blue font partie des agapanthes les plus rĂ©sistantes au froid. Elles font le bonheur des rĂ©gions fraĂźches du nord de la Loire. Une situation protĂ©gĂ©e plein sud, dans un terrain sableux bien drainĂ© permet aux agapanthes de mieux rĂ©sister au froid. Agapanthe sous lâeffet du gel Pour en savoir plus lisez notre article Des agapanthes rustiques pour le nord ? » Comment protĂ©ger les agapanthes l'hiver ? En hiver, la protection hivernale est indispensable pour vos agapanthes et ce, quelque soit la rĂ©gion. Celle-ci dĂ©pend de votre climat et de la variĂ©tĂ© plantĂ©e. Ce que craignent rĂ©ellement les agapanthes, câest le grand froid conjuguĂ© Ă une humiditĂ© stagnante aux racines. Agapanthes cultivĂ©es en pot Dans les rĂ©gions peu clĂ©mentes, la culture en pot permet dâhiverner vos agapanthes et de les ressortir aprĂšs les gelĂ©es. Rentrez vos pots dĂšs les premiĂšres gelĂ©es. Abritez-les hors-gel dans une remise, un garage ou une vĂ©randa, toute piĂšce lumineuse et non chauffĂ©e mais oĂč la tempĂ©rature sera toujours supĂ©rieure Ă 0°C. RĂ©duisez les arrosages et retirez les soucoupes pour Ă©viter lâhumiditĂ© stagnante aux racines. Ressortez vos agapanthes aprĂšs les derniĂšres gelĂ©es. Ne les ressortez pas trop tĂŽt, car les jeunes pousses sont sensibles au gel. Reprenez les arrosages progressivement un lĂ©ger manque dâeau entre fĂ©vrier et mai favorise la floraison estivale. Au printemps, apportez un engrais liquide une fois par mois pour booster votre plante Ă la reprise. Si vous ne pouvez pas les rentrer pour lâhiver ; emmitouflez impĂ©rativement les pots en les emmaillotant avec plusieurs couches de carton ou de papier journal. En rĂ©gion froide, les Agapanthes cultivĂ©es en pot seront remisĂ©es hors gel ! Agapanthes installĂ©es en pleine terre Sur le littoral et dans les rĂ©gions aux hivers doux, les agapanthes pourront rester en terre. MĂȘme sâil existe des variĂ©tĂ©s finalement assez rustiques pouvant rĂ©sister jusquâĂ -10/-15°C en sol trĂšs drainĂ© et en situation abritĂ©e, les Agapanthes plantĂ©es au jardin ont besoin de protection en hiver ! Par prĂ©caution, protĂ©gez la souche dâun Ă©pais paillis de feuilles mortes, de paille ou de frondes de fougĂšres, de 10 cm Ă 25 cm dâĂ©paisseur adaptez lâĂ©paisseur suivant la rĂ©gion et le froid. Laissez le feuillage fanĂ© sans le tailler les feuilles sĂšches de la plante joueront leur rĂŽle protecteur. Pour Ă©viter maintenir le paillage en place, couvrez-le dâune bĂąche ou dâun grillage Ă maille fine. Au printemps, lorsque le gel nâest plus Ă craindre, retirez toutes les protections. Nettoyez les touffes en taillant toutes les feuilles dessĂ©chĂ©es au ras-du-sol. Apportez un peu de compost bien mĂ»r par griffage au pied des plantes. Pour en savoir plus et rĂ©ussir sa culture, nâhĂ©sitez pas Ă consulter notre fiche conseil Agapanthe planter, cultiver et entretenir » Ăpaisse couche de paille sur la souche dâun Agapanthe pour la protĂ©ger du froid Mon agapanthe a gelĂ©, que faire ? AprĂšs une forte gelĂ©e, les feuilles rubanĂ©es de lâagapanthe peuvent faire grise mine et sâassĂ©cher rapidement. Laissez-les en place et ne les taillez surtout pas ! Renforcez la protection avec un tapis supplĂ©mentaire de feuilles mortes. Elle devrait repartir au printemps ! Articles connexes
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