CettemĂȘme annĂ©e 1939, l'American Ballet Caravan - qui deviendra le New York City Ballet - lui ouvre ses portes. DĂšs lors, Alicia Alonso excelle dans les rĂŽles classiques : Giselle, Aurore, Odette Les capitales mondiales s'arrachent cette ballerine devenue Ă©toile. Son naturel, son style et son visage effilĂ© lui ont valu le surnom de "Cobra Noir". Enfant de Cuba, Alicia Alonso SpĂ©cialiste des rayures, l'artiste français Daniel Buren, 76 ans, s'est offert une petite facĂ©tie Ă  l'OpĂ©ra Bastille, en rĂ©alisant les dĂ©cors de Daphnis et le premier ballet créé en France par le chorĂ©graphe Benjamin Millepied depuis sa nomination en janvier 2013 comme directeur de la danse de l'OpĂ©ra de Paris, Buren a imaginĂ© un rideau de scĂšne comme s'il s'agissait d'une mire de fantaisie hypnotique de lignes noires et blanches au centre desquelles un carrĂ© apparaĂźt, grossit, se meut, bascule. Le tout s'escamote pour laisser place Ă  un spectacle particuliĂšrement sa prise de fonction en novembre prochain, le danseur de 36 ans, Ă©poux de l'actrice amĂ©ricaine Natalie Portman qu'il a rencontrĂ©e sur le tournage de Black Swan 2010, nous offre un ballet d'une grĂące concourt. L'osmose des 23 danseurs de la troupe, le romantisme des nymphes aux cheveux lĂąchĂ©s, vĂȘtues de simples drapĂ©s couleur chair, l'harmonie des pas de deux du couple formĂ© par le berger Daphnis – HervĂ© Moreau – et sa muse ChloĂ© – AurĂ©lie Dupont – qui dĂ©couvrent le bonheur de s'aimer, l'allĂ©gresse de la musique commandĂ©e au compositeur Maurice Ravel en 1912 pour les ballets russes
L'ensemble est aĂ©rien, naturel comme une rĂȘverie pastorale qui prendrait forme sous nos Millepied, qui fut danseur Ă©toile au New York City Ballet, s'est attaquĂ© Ă  une Ɠuvre rĂ©putĂ©e complexe et nous montre Ă  quel point elle peut ĂȘtre simple et moderne grĂące Ă  sa poĂ©sie, Ă  sa figures gĂ©omĂ©triques colorĂ©es de Buren, qui s'Ă©lĂšvent et se baissent lentement en fond de scĂšne pour composer des tableaux aĂ©riens, et le final comme une explosion en Technicolor digne de comĂ©dies musicales Ă  l'amĂ©ricaine contribuent Ă  sa spectacle est prĂ©cĂ©dĂ© par Le Palais de cristal, créé par George Balanchine en 1947 sur une musique de Georges Bizet, avec des costumes magnifiquement repensĂ©s par le couturier Christian Lacroix sur des tons coquelicot, bleu nuit, vert et perle rehaussĂ© de strass. Deux ballets pour une soirĂ©e magique.> Le Palais de cristal et Daphnis et ChloĂ©, ballet de l'OpĂ©ra, chorĂ©graphies de George Balanchine et Benjamin Millepied, jusqu'au 8 juin Ă  l'OpĂ©ra Bastille, Ă  Paris. En direct dans les cinĂ©mas UGC et indĂ©pendants, le 3 juin Ă  19 h 30. ClaudeBessy, nĂ©e Claude Jeanne AndrĂ©e Durand le 21 octobre 1932 Ă  Paris, est une danseuse, chorĂ©graphe et professeur de ballet française. Danseuse Ă©toile du ballet de l'OpĂ©ra de Paris, elle en devient la directrice de 1970 Ă  1971 puis dirige, de 1972 Ă  2004, l'École de danse de l'OpĂ©ra de Paris qui lui est rattachĂ©e.. Biographie DĂ©but et formation
La magnificence de la danse vous a toujours attirĂ© et vous souhaitez en savoir davantage sur ce magnifique art ? Vous souhaitez dĂ©couvrir comment les scandales de cette compagnie amĂ©ricaine mondialement reconnue l’ont affectĂ©e, et comment elle a su y survivre et se renouveler ? La renommĂ©e du New York City Ballet vous a toujours intĂ©ressĂ©, et vous souhaitez connaĂźtre son histoire ? PassionnĂ©s par tout ce qui a trait Ă  l'AmĂ©rique, nous nous sommes intĂ©ressĂ©s de prĂšs au New York City Ballet, et nous nous apprĂȘtons Ă  vous en rĂ©vĂ©ler tous ses secrets. Le New York City ballet est une compagnie amĂ©ricaine de spectacles chorĂ©graphiques de danse classique et de danse moderne, mondialement connue, créée en 1948 par M. George Balanchine et Lincoln Kirstein, Ă  New York aux États-Unis. Dans cet article, vous dĂ©couvrirez Les histoires et anecdotes concernant la crĂ©ation de cette lĂ©gendaire compagnie amĂ©ricaine de danse Le dĂ©tail des chefs-d’Ɠuvre créés par Balanchine pour le New York City Ballet Les turpitudes qui ont affectĂ© ce ballet d’exception mondialement connu Vous saurez dorĂ©navant, les moindres dĂ©tails et histoires captivantes concernant le Nyc ballet, et ses Ɠuvres magistrales. Vous serez incollable sur le sujet, et sur les noms mythiques qui ont marquĂ© la noble histoire de la danse. Mais n’attendons pas davantage Commençons ! Les prĂ©misses du renommĂ© Ballet de Danse Le New York City Ballet » Avant de dĂ©couvrir les incroyables crĂ©ations du chorĂ©graphe d’exception du NYCB, dĂ©couvrons comment s’est formĂ© le partenariat entre Kirstein et Balanchine. DĂ©butons donc ensemble par passer en revue les sublimes premiĂšres Ɠuvres que Balanchine a inventĂ©es, et dont certaines ont connu un succĂšs retentissant Ă  Broadway. 1 Les Premiers Chefs-d’Ɠuvre de Balanchine Le 11 octobre 1998, nous fĂȘtions le 50e anniversaire du New York City Ballet. Or le talentueux George Balanchine avait dĂ©jĂ  de magnifiques Ɠuvres Ă  son actif, avant mĂȘme la crĂ©ation du cĂ©lĂšbre NYC Ballet qui restera toujours dans l’histoire, comme l’une des Ɠuvres majeures du cĂ©lĂšbre chorĂ©graphe Balanchine. Faisons un retour en arriĂšre dans les jeunes annĂ©es de ce dernier pour expliquer les dĂ©buts de son gĂ©nie crĂ©atif et artistique. En 1924, au sein d'un petit groupe itinĂ©rant appelĂ© les Danseurs de l’État soviĂ©tique », qui comprenait sa femme de l'Ă©poque, Tamara Geva, et sa future "Ă©pouse non officielle", la grande ballerine Alexandra Danilova, le jeune Balanchine de 20 ans a fait dĂ©fection. Leur situation est connue de Diaghilev, qui les convoque Ă  une audition et les engage tous. Un an plus tard, il fait de Balanchine son chorĂ©graphe en chef, et c'est sous la direction de Diaghilev que Balanchine crĂ©e ses deux premiers chefs-d'Ɠuvre, Ă  savoir Apollo », en 1928 Fils prodigue », un an plus tard Le premier, avec sa ravissante partition de Stravinski et son Ă©tonnante nouvelle vision du nĂ©oclassicisme, est trĂšs certainement l’un des ballets incontournables du XXe siĂšcle. Outre ses immenses mĂ©rites, Apollo » a une rĂ©sonance particuliĂšre et profonde pour tous les amoureux de la danse, car il s'agit d'un hommage Ă  la danse elle-mĂȘme le nouveau-nĂ© Apollo choisit comme partenaire la muse de la danse, Terpsichore, plutĂŽt que Calliope, muse de la poĂ©sie, ou Polyhymnia, muse du mime. En 1967, Balanchine accepte que Rudolf Noureev interprĂšte Apollon », un rĂŽle qui lui sied parfaitement. Un an aprĂšs le ballet nĂ©oclassique nommĂ© Apollo », Diaghilev meurt soudainement, et ses associĂ©s sont dispersĂ©s dans le monde de la danse dans une diaspora malheureuse. Balanchine tombe malade de la tuberculose et passe des mois en cure dans les Alpes françaises. Il ne lui reste plus qu'un seul poumon en Ă©tat de marche et le sentiment de vivre sur un temps empruntĂ©. Il a dit un jour Ă  un collĂšgue "Vous savez, je suis vraiment un homme mort." Il Ă©tait Ă©galement sans emploi. Pendant trois ans, il a errĂ© de Paris Ă  Londres, de Copenhague Ă  Monte-Carlo, crĂ©ant des ballets au fur et Ă  mesure des occasions qui se prĂ©sentaient. DĂšs lors, le rĂ©pertoire de Balanchine continue de s’étoffer progressivement et les visites rĂ©guliĂšres de Sadler's Wells avec Margot Fonteyn ainsi que les Classiques, contribuent Ă  asseoir les fondements du ballet artistique, avec une esthĂ©tique soignĂ©e comme Balanchine savait si bien le faire. C'est en contemplant les spectacles de cet artiste de renom, que beaucoup ont appris Ă  analyser et Ă  apprĂ©cier la danse. Un art qui mettait l'accent sur la vĂ©locitĂ© et l'Ă©nergie d'une part, la clartĂ©, la retenue et la stricte obĂ©issance aux ordonnances classiques d'autre part. De trĂšs jeunes danseuses arrivaient et montaient lentement les Ă©chelons pour atteindre des sommets, Ă  moins qu’elles soient aussi douĂ©es et charismatiques que l’étaient Allegra Kent ou Suzanne Farell. 2 Le partenariat entre Kirstein et Balanchine Lorsque Kirstein s'est approchĂ© de lui Ă  l'improviste, cela a dĂ» sembler Ă  la fois une bouĂ©e de sauvetage et un fantasme devenu rĂ©alitĂ©. Et les deux hommes formaient un couple trĂšs Ă©trange ; mĂȘme 50 ans plus tard, ils n'Ă©taient pas vraiment Ă  l'aise l'un avec l'autre – d’un cĂŽtĂ© Kirstein, physiquement massif, tout en force, en Ă©ruption psychique et Ă©motionnelle, son esprit courant dans une centaine de directions diffĂ©rentes ; d’un autre cĂŽtĂ©, Balanchine, Ă©tait svelte, Ă©lĂ©gant, rĂ©servĂ©, harmonieux. Mais chacun d'eux a dĂ» sentir dans l'autre la seule voie possible afin d’atteindre leurs objectifs respectifs, et pour le reste de leur vie, ils se sont accommodĂ©s les uns aux autres de maniĂšre loyale et profitable. Bien sĂ»r, lorsque Kirstein avait coincĂ© Balanchine dans cette cuisine, il n'y avait pas d'institution en place pour que ce dernier puisse venir, mais Kirstein reconnaissait rarement des obstacles aussi mineurs ; il exploita les ressources financiĂšres de certains de ses amis fortunĂ©s, et la premiĂšre collaboration Balanchine-Kirstein, la School of American Ballet », naquit sur Madison Avenue et la 59e rue dans un studio ayant appartenu Ă  Isadora Duncan. Comme Kirstein l'avait envisagĂ©, Balanchine arriva, commença Ă  former des danseurs selon ses spĂ©cifications, et en juin 1934, il avait créé son premier chef-d'Ɠuvre amĂ©ricain, Serenade » une dĂ©claration profondĂ©ment Ă©mouvante d'un puissant amour romantique. Les douze annĂ©es qui suivirent allaient s’avĂ©rer convaincantes en ce qui concerne les directions artistiques que chacun souhaitait emprunter. Jusqu'Ă  l'entrĂ©e de l'AmĂ©rique dans la Seconde Guerre mondiale. Kirstein a continuĂ© Ă  crĂ©er de petites troupes de danse pour Balanchine, dont la derniĂšre en date, l'American Ballet Caravan », naquit lorsqu'il a convaincu son ami Nelson Rockefeller, alors au DĂ©partement d'État, d'envoyer une troupe en AmĂ©rique du Sud pour une tournĂ©e culturelle de bonne volontĂ©. À cette Ă©poque, Balanchine avait formĂ© sa premiĂšre ballerine amĂ©ricaine importante, une classique d'une force phĂ©nomĂ©nale nommĂ©e Marie-Jeanne, qui lui inspira rapidement deux de ses plus grandes Ɠuvres le Concerto Barocco nĂ©oclassique », de Bach, et le Ballet ImpĂ©rial » plus traditionnel rebaptisĂ© plus tard Concerto pour piano n° 2 de TchaĂŻkovski. 3 Balanchine créé des spectacles pour Broadway Il se remet ensuite Ă  chorĂ©graphier des comĂ©dies musicales de Broadway quatre spectacles de Rodgers and Hart » avant la guerre On Your Toes », pour sa premiĂšre femme, Tamara Geva ; Babes in Arms » ; I Married an Angel », pour sa femme n° 3, Vera Zorina ; et The Boys from Syracuse-et Cabin in the Sky » et d'autres pendant et aprĂšs et travaille sporadiquement avec la derniĂšre incarnation du Ballet Russe. Dans les annĂ©es 30, Balanchine Ă©tait allĂ© Ă  Hollywood pour les numĂ©ros de Zorina dans The Goldwyn Follies » et On Your Toes », et, avec Kirstein, il avait Ă©chouĂ© dans sa tentative de doter le Metropolitan Opera d'une sĂ©rieuse compagnie de danse rĂ©sidente. En d'autres termes, il avait Ă©tĂ© partout et nulle part - rarement en mesure de monter de nouveaux ballets. Plus de quinze ans aprĂšs la mort de Diaghilev, il Ă©tait toujours un homme sans compagnie. De la fin 1941 Ă  1945, la guerre a tout interrompu, et Balanchine n'a pas Ă©tĂ© trĂšs productif durant cette pĂ©riode. Comme on l’image, cette Ă©poque a Ă©tĂ© extrĂȘmement Ă©prouvante Ă  vivre, notamment pour lui, source intarissable de crĂ©ativitĂ©, mais comme Ă  son habitude, il a su faire preuve de patience. Une caractĂ©ristique fondamentale, que lui et Kirstein partageaient, c'Ă©tait la vision Ă  long terme. Et puis, soudain, les choses ont Ă©voluĂ©. Pour le Ballet Théùtre créé peu de temps auparavant qui devint ensuite l'ABT, il chorĂ©graphie ThĂšme et Variations », destinĂ© au Ballet de l'OpĂ©ra national de Paris, une Symphonie en Do appelĂ©e Le Palais de Cristal » ; Pour le Ballet Russe, La Sonnambula Ă©pouse n°2, Danilova ; et, plus important encore, pour une nouvelle compagnie de Kirstein, Les Quatre tempĂ©raments et OrphĂ©e ». La nouvelle compagnie s'appelait Ballet Society », ses reprĂ©sentations sporadiques ne pouvaient ĂȘtre vues que sur abonnement, et elle n'avait pas de théùtre permanent – Les Quatre tempĂ©raments », l'Ɠuvre la plus "moderne" de Balanchine Ă  ce jour, a eu sa premiĂšre en 1946 sur la scĂšne connue pour ĂȘtre Ă©troite, et donc peu adaptĂ©e Ă  ce type de spectacle, de la Central High School of Needle Trades » de Manhattan. Au printemps 1948, la Ballet Society » se produisait au New York City Center, un ancien temple des Shriners situĂ© sur la 55e rue ouest, que la ville avait repris en lieu et place de taxes impayĂ©es. Le responsable, Morton Baum, a Ă©tĂ© tellement bouleversĂ© par OrphĂ©e », la nouvelle collaboration Stravinsky-Balanchine-Noguchi, qu'il a invitĂ© la compagnie Ă  changer de nom et Ă  faire du City Center son siĂšge officiel. 4 La Ballet Society devient officiellement le New York City Ballet » En 1948, est officiellement créé le New York City Ballet », anciennement appelĂ© Ballet Society », dans le cadre d'un partenariat avec Monsieur Lincoln Kirstein, riche diplĂŽmĂ© de Harvard, et un exilĂ© Russe sans domicile fixe nommĂ© George Balanchine, et c’est ce qui a transformĂ© New York, une ville dĂ©jĂ  reconnue mondialement dans de nombreux domaines, en la capitale mondiale de la danse. Lorsque le New York City Ballet », nouvellement baptisĂ©, est revenu au théùtre en octobre, il s'agissait simplement de la Ballet Society » avec un nouveau nom et une adresse permanente. Pourtant, le temps allait montrer que le nouveau nom et la rĂ©sidence garantie Ă©taient cruciaux. DĂšs le dĂ©but de son aventure amĂ©ricaine, l'ambition de Balanchine avait Ă©tĂ© de dĂ©velopper le ballet classique ici, et New York dans les annĂ©es 30 et 40 Ă©tait le cƓur de son AmĂ©rique. Le dynamisme de la ville Ă©tait d’une part, en parfaite adĂ©quation avec sa conception du ballet amĂ©ricain, et d’autre part, un stimulant pour elle. Tout aussi crucial, c'est le public new-yorkais qu'il devait savoir Ă©duquer Ă  sa vision artistique, et rĂ©ussir Ă  convaincre afin que ses idĂ©es l'emportent. AprĂšs 15 ans passĂ©s dans ce pays, il Ă©tait prĂȘt Ă  devenir le New York City Ballet » ; c'Ă©tait le bon nom au bon moment. Et quant au fait d'avoir un vrai chez-soi au bout de 24 ans aprĂšs avoir quittĂ© la Russie, il lui a offert ce qu'il n'avait jamais eu auparavant la stabilitĂ©. À partir de 1948, toutes les Ɠuvres importantes de Balanchine ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es pour le NYC Ballet ». À l'Ăąge de 44 ans, il peut commencer Ă  sĂ©rieusement consolider les fondations de l’Ɠuvre la plus magistrale de sa vie. De 1952 Ă  1954 la compagnie avait atteint un de ses points culminants, puis, aprĂšs la maladie de LeClercq, elle sombra pendant un temps - soulagĂ©e par l'arrivĂ©e d'une sublime ballerine française, Violette Verdy, l’étoile française du New York City Ballet qui non seulement a renforcĂ© considĂ©rablement les rangs de la compagnie mais a fourni Ă  Balanchine l'opportunitĂ© de jouer des rĂŽles qui exigeaient son Ă©lĂ©gance gauloise et sa musicalitĂ© suprĂȘme. À l'exception de Karin von Aroldingen, Violette Verdy, danseuse Ă©toile d’exception, jugĂ©e par beaucoup comme Ă©tant une des meilleures danseuses, si ce n'est la meilleure danseuse, du NYC Ballet, reste la seule ballerine europĂ©enne Ă  ĂȘtre devenue un Ă©lĂ©ment essentiel du City Ballet, contrairement Ă  l'impressionnante sĂ©rie de danseurs masculins de premier plan qui ont Ă©tĂ© importĂ©s de la tradition danoise Erik Bruhn, Helgi Tomasson, Adam LĂŒders, Ib Anderson, Nikolaj HĂŒbbe et Peter Martins lui-mĂȘme. Verdy et Melissa Hayden - une dynamo de confiance et d'affirmation, et un Ă©norme succĂšs auprĂšs du public - ont prĂ©sentĂ© le rĂ©pertoire, ainsi que la premiĂšre Ă©toile masculine amĂ©ricaine de Balanchine, le jeune Jacques d'Amboise nĂ© Joseph Jacques Ahearn, charmant et techniquement parfait, dont la virtuositĂ© impressionnait, devint partenaire et mentor de jeunes danseurs. Ce dernier a jouĂ© un rĂŽle central dans la compagnie pendant plus de trois dĂ©cennies. II Le triomphe de la plus grande compagnie de danse amĂ©ricaine au monde Nous avons pu voir les magnifiques compositions artistiques que Balanchine a inventĂ©es avant la crĂ©ation du New York City Ballet. Nous allons donc dĂ©couvrir maintenant les crĂ©ations de en tant que directeur crĂ©atif du Nyc Ballet. Voici les Ɠuvres majeures que ce MaĂźtre de Ballet extrĂȘmement talentueux a rĂ©alisĂ©es. 1 La domination du Ballet Russe cĂšde peu Ă  peu sa place au Ballet AmĂ©ricain En Mars 1877, la crĂ©ation du ballet du BolchoĂŻ, nommĂ© le Lac des cygnes, un chef d’Ɠuvre du rĂ©pertoire classique, aux extraordinaires costumes en dentelle. À l'image de l'exquis et renommĂ© "Lac des cygnes", et afin de dĂ©couvrir de somptueuses crĂ©ations en dentelle, guipure, broderie, et jabots Ă  festons, dĂ©couvrez un univers romantique et dĂ©licats entiĂšrement dĂ©diĂ© Ă  la passementerie ornementale, en visitant la boutique ÉlĂ©gante Dentelle. Initialement inventĂ© par Julius Reisinger au sein du Théùtre BolchoĂŻ Ă  Moscou, il est agrĂ©mentĂ© par la musique du cĂ©lĂšbre TchaĂŻkovski, et a connu depuis un succĂšs mondial retentissant, notamment grĂące Ă  certains splendides passages en pas de deux. Dans les annĂ©es 1940, c'est encore le ballet Russe qui a fait connaĂźtre la danse classique Ă  la plupart des publics amĂ©ricains, notamment les Ɠuvres de Mikhail Fokine Les Sylphides, Petrouchka, Spectre de la Rose, Firebird Puis celles de LĂ©onide Massine GaĂźtĂ© Parisienne, Boutique Fantasque. Il s’agissait bien entendu en grande majoritĂ© de danseurs russes. AprĂšs tout, ce sont les lĂ©gendes de Nijinski et de Pavlova qui ont attirĂ© pour la premiĂšre fois les AmĂ©ricains du XXe siĂšcle vers ce magnifique art qu’est le ballet. Le Ballet Russe avait sillonnĂ© le pays avec des stars telles que Danilova et les cĂ©lĂšbres "bĂ©bĂ©s ballerines" que Balanchine avait dĂ©couvertes au dĂ©but des annĂ©es 1930 Baronova, Toumanova et Riabouchinska - elles avaient alors 12, 13 et 14 ans. Et le Ballet Théùtre a mis en vedette Alicia Markova nĂ©e Marks Ă  consonance russe ainsi que les bĂ©bĂ©s ballerines adultes, la Cubaine Alicia Alonso, et un assortiment de jeunes hommes russes. 2 L’Ère de la Compagnie de Danse US de Balanchine En revanche, la compagnie de Balanchine, Ă  l'exception du virtuose AndrĂ© Eglevsky, Ă©tait dĂšs le dĂ©part rĂ©solument amĂ©ricaine, et ce de maniĂšre dĂ©libĂ©rĂ©e. Il voulait des danseurs amĂ©ricains, qui se produisent dans un style qu'il jugeait appropriĂ© au physique et Ă  l'Ă©nergie des AmĂ©ricains. Il faudra de nombreuses annĂ©es avant que la majoritĂ© du public new-yorkais n'accepte l’idĂ©e que ces danseurs US, ainsi que leur rĂ©pertoire, soient au niveau de ce que l'Europe avait pu prĂ©senter, et produire jusqu’alors. Mais Balanchine, malgrĂ© son talent mondialement reconnu, possĂ©dait Ă©galement ses dĂ©tracteurs, en l’occurrence le critique du New York Times, John Martin, qui a constamment condamnĂ© les ballets de comme Ă©tant froids et sans intrigue. Le City Ballet Ă©tait considĂ©rĂ© comme un spectacle au style singulier et dĂ©diĂ© Ă  une catĂ©gorie spĂ©cifique de spectateurs. Mais en 1949, deux Ă©vĂ©nements se sont produits, et ont provoquĂ© un changement radical Le premier est l'arrivĂ©e en AmĂ©rique du Sadler's Wells », aujourd'hui nommĂ© Royal Ballet d'Angleterre », - et en particulier le triomphe personnel de Margot Fonteyn, dans La Belle au bois dormant », le chef-d'Ɠuvre du classicisme créé en 1890 par Piotr Ilitch TchaĂŻkovski et Marius Petipa, le maĂźtre de ballet franco-russe, interprĂšte Ă©mĂ©rite de la BayadĂšre », et qui fut l'une des sources principales d’inspirations de Balanchine au cours de sa vie. L'autre Ă©tait le premier vĂ©ritable succĂšs du City Ballet, la reprise par Balanchine de l'Oiseau de feu » collaboration entre Stravinsky et Fokine, avec lequel Diaghilev et ses Ballets russes avaient fait fureur Ă  Paris en 1910. En acquĂ©rant les sublimes dĂ©cors de Chagall, datant de la fin de la Seconde Guerre mondiale, auprĂšs de l'impresario Sol Hurok, Balanchine a accĂ©lĂ©rĂ© le rythme, libĂ©rĂ© sa crĂ©ativitĂ©, et, chose primordiale, a créé une vĂ©ritable Ɠuvre magistrale, qui a ravi les critiques et le public. 3 Firebird » et Casse-Noisette » deux ballets au succĂšs fulgurant C'est sa quatriĂšme femme, Maria Tallchief, avec son style vestimentaire original et son passĂ© exotique d'amĂ©rindienne, ses gestes techniques hors pair et sa superbe musicalitĂ©, qui a portĂ© le ballet, faisant de Firebird » un triomphe au box-office, ce qui est remarquable Ă©tant donnĂ©, le contexte, et les conditions difficiles de cette Ă©poque. Avec Firebird, le New York City Ballet » a franchi un cap, et entre ce succĂšs et celui des compagnies de danses anglaises, New York se trouvait alors dans un Ă©lan irrĂ©sistible pour le domaine de la danse. Puis, en 1954, est arrivĂ© le spectacle de Casse-noisette », qui depuis plus de 40 ans reçoit un succĂšs phĂ©nomĂ©nal, pendant des semaines, et ce Ă  chaque NoĂ«l. Il a coĂ»tĂ© 80 000 dollars - deux fois plus que ce qui Ă©tait prĂ©vu initialement - mais l'argent a Ă©tĂ© trouvĂ©. Et Balanchine a obtenu des effets visuels saisissants tel qu’un arbre majestueux qui pousse comme par magie de plus en plus haut jusqu'Ă  dominer complĂštement la scĂšne, tandis que la joyeuse fĂȘte de NoĂ«l du premier acte se transforme en un monde mystĂ©rieux. Des effets scĂ©niques comme celui-ci, dont il se souvenait de son enfance au Théùtre Maryinsky de Saint PĂ©tersbourg - oĂč il avait lui-mĂȘme dansĂ© le petit prince Casse-Noisette - Ă©taient essentiels Ă  la vision de Balanchine. Ce dernier avait fait part du fait qu'il ne mettrait pas en scĂšne la Belle au bois dormant », initialement prĂ©sentĂ© au Théùtre Mariinsky de Saint-Petersbourg, parce que le Théùtre d'État ne pouvait pas accueillir les effets spĂ©ciaux qu'il pensait indispensables. DĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1950, il disait Ă  Richard Buckle, critique de ballet anglais, et futur biographe, "Ces théùtres ne sont tout simplement pas prĂ©vus pour accueillir les trĂšs grands spectacles, possĂ©dant d’importants effets visuels, nĂ©cessitant de l’espace et un matĂ©riel adaptĂ©. Balanchine disait En Russie, nous avions l'habitude d'avoir tout un rĂ©giment couchĂ© sous une toile peinte pour faire dĂ©ferler la mer par vagues". 4 Balanchine du classique Ă  la danse country amĂ©ricaine Il a chorĂ©graphiĂ© non seulement pour Charles Ives mais aussi pour des chansons folkloriques amĂ©ricaines Western Symphony » 1954 Marche Patriotique de John Philip Sousa Stars and Stripes Forever » 1958 et Gershwin Who Cares ? » plus tard en 1970. Des accents de jazz ont ponctuĂ© son travail, d'Apollo » Ă  Concerto Barocco » et "Rubies". On peut voir sur les films, et il est confirmĂ© par des danseurs comme Marie-Jeanne, que Barocco, par exemple, Ă©tait interprĂ©tĂ© de façon beaucoup plus jazzy il y a 50 ans qu'aujourd'hui. Il a fait appel Ă  un danseur classique de quadrille pour la version originale de Square Dance, et un grand projet non rĂ©alisĂ© a Ă©tĂ© The Birds of America, d'aprĂšs Audubon. ChorĂ©graphier pour Broadway n'Ă©tait pas seulement un moyen de gagner sa vie ; il aimait le show-business amĂ©ricain - "Rodgers and Hart sont de grands poĂštes" - et en a tirĂ© des leçons "À Broadway, j'ai appris Ă  plaire au public. Je suis commercial". Il a travaillĂ© non seulement Ă  Broadway, mais aussi pour les Ringling Bros., et le cirque Barnum & Bailey. En 1941, il a tĂ©lĂ©phonĂ© Ă  Stravinsky en Californie et lui a demandĂ© d'Ă©crire la musique d'un ballet avec des Ă©lĂ©phants. "Quel Ăąge ?" demanda Stravinsky. "TrĂšs jeune." "TrĂšs bien", dit Stravinsky. "Si ce sont de trĂšs jeunes Ă©lĂ©phants, je vais le faire." Le Cirque Polka n'a durĂ© qu'une seule saison pour les Ringling Bros. ; les Ă©lĂ©phants 🐘 ne semblaient pas l'apprĂ©cier. Il est possible qu'ils n'aient pas aimĂ© le tutu bleu pĂąle dont Balanchine, en tant que directeur du ballet, les avait habillĂ©s. Balanchine n'admirait pas seulement Astaire. Il ne tarissait pas d’éloges Ă  son sujet "Le danseur masculin que j'aime regarder est un AmĂ©ricain Fred Astaire. C'est le danseur le plus intĂ©ressant, le plus inventif, le plus Ă©lĂ©gant de notre temps". Dans une interview, il a admis que mĂȘme s'il n'Ă©tait pas nerveux de rencontrer Stravinsky pour la premiĂšre fois, "j'Ă©tais nerveux quand j'ai rencontrĂ© Ginger Rogers". Il aimait le fait que Tallchief Ă©tait un AmĂ©rindien, et qu'il portait jusqu'Ă  sa mort un bracelet turquoise que sa cousine lui avait offert. Il portait aussi des chemises de western et regardait des westerns et les Untouchables Ă  la tĂ©lĂ©vision. Mais il aimait par-dessus tout la façon dont les AmĂ©ricains dansaient "L'AmĂ©rique a son propre esprit - froid, lumineux, dur comme la lumiĂšre. Les bons danseurs amĂ©ricains peuvent exprimer une Ă©motion propre d'une maniĂšre que l'on pourrait presque qualifier d'angĂ©lique". FiĂšrement, il est devenu citoyen amĂ©ricain. À l’image de Balanchine, montrez votre attrait pour les États-Unis avec ces chemises cowboys de danse country 5 La School of American Ballet » l’école de Danse du NYCB Mais d'abord une Ă©cole ». L'histoire raconte que lorsque, en 1933, Lincoln Kirstein a demandĂ© Ă  Balanchine de venir en AmĂ©rique pour crĂ©er une compagnie de ballet, Balanchine a rĂ©pondu "Mais d'abord une Ă©cole." En d'autres termes, avant de pouvoir crĂ©er de magnifiques spectacles de danse, il fallait avoir de bons danseurs capables de les interprĂ©ter correctement, en ayant suivis des cours de danse par des experts. Et pour avoir de bons danseurs il fallait maitriser la chaĂźne du dĂ©but Ă  la fin, en ayant un conservatoire de danse oĂč Balanchine saurait montrer ses talents de professeur de danse, et ainsi jouer Ă  merveille son rĂŽle de directeur artistique. Quand il dit "Je voulais venir en AmĂ©rique pour crĂ©er une compagnie amĂ©ricaine", il dit aussi qu'il devait crĂ©er des danseurs amĂ©ricains comme il pensait qu'ils pourraient un jour l'ĂȘtre - non pas en imitant les SoviĂ©tiques, mais avec un style qui insistait sur la vitesse, l'agilitĂ©, l'attaque et, surtout, l'Ă©nergie. Souvenez-vous il appelait son Ă©cole "School of American Ballet", bien que lui et presque tous ses collĂšgues professeurs Ă©taient russes et qu'il n'y avait pas de vĂ©ritable ballet amĂ©ricain. DĂšs le dĂ©but, il voulait de jeunes AmĂ©ricains frais dans ses classes, et il Ă©tait prĂȘt Ă  attendre qu'ils se dĂ©veloppent. Ce n'est qu'Ă  la fin des annĂ©es 50, voire dans les annĂ©es 60, qu'il a pu compter sur la prĂ©sence de danseurs de premier ordre de l'Ă©cole dans les rangs de la compagnie. Les ballerines comme Diana Adams, Melissa Hayden, Nora Kaye et Janet Reed Ă©taient des importations. Le acadĂ©mie de danse rĂ©putĂ©e, comme le City Ballet lui-mĂȘme, sont maintenant dirigĂ©s par Peter Martins, qui fĂ»t autrefois un premier danseur talentueux, et, annĂ©e aprĂšs annĂ©e, des danseurs superbement formĂ©s en sortent non seulement pour se rendre au mais aussi dans des compagnies de ballet de tout le pays. MĂȘme la mort rĂ©cente de Stanley William - le grand professeur Danois qui Ă©tait un mentor particuliĂšrement important pour les garçons - a Ă©tĂ© prise de court. L'Ă©cole est le lieu oĂč la continuitĂ© est assurĂ©e, oĂč ce que danseur et chorĂ©graphe, voulait enseigner et transmettre aux jeunes Ă©tait perpĂ©tuĂ© dans la plus pure tradition. Maintenant que nous pouvons commencer Ă  Ă©valuer l'ensemble de l'entreprise AmĂ©ricaine de Balanchine d'un point de vue historique, il semble de plus en plus probable que l'Ă©cole - ou plutĂŽt la scolaritĂ© de ce dernier - sera son hĂ©ritage le plus durable et le plus significatif. Le City Ballet s'Ă©panouira ou non. Le rĂ©pertoire de - du moins une partie considĂ©rable de celui-ci - devrait survivre jusqu'au siĂšcle prochain ; il est dansĂ©, avec plus ou moins de succĂšs, non seulement partout en AmĂ©rique mais aussi dans le monde entier. Mais Balanchine n'y comptait pas "Bien sĂ»r, la danse d'aujourd'hui ne durera pas, elle n'a jamais durĂ© avant". Mais Ă  moins d'une catastrophe, il semble qu'il n'y ait aucune raison pour que la School of American Ballet ne continue Ă  affirmer ses normes dans le domaine de l’enseignement de la danse, tant que le ballet continuera d'ĂȘtre important en AmĂ©rique. Et Balanchine l'a compris dĂšs le dĂ©but. Non seulement "D'abord une Ă©cole ... " , mais, de maniĂšre dĂ©cisive "Je suis un professeur, c'est ma contribution." 6 Le NYC Ballet enchaĂźne les reprĂ©sentations dansantes Ă  succĂšs GrĂące au succĂšs phĂ©nomĂ©nal et annuel de Casse-Noisette, le New York City Ballet a trouvĂ© une bonne partie de sa future audience parmi les trĂšs nombreux enfants dont c'Ă©tait le premier spectacle dansant. En 1957 est arrivĂ© Agon », la plus grande des collaborations, aprĂšs Apollo », entre Stravinsky et Balanchine, un des plus grands maĂźtres de ballet du XXe siĂšcle Firebird », l’oiseau de feu, fut l’un des chefs d'Ɠuvres les plus rĂ©ussies de Diaghilev, Casse-Noisette », un classique du XIXe siĂšcle rĂ©inventĂ© et mis Ă  jour. Agon » semblait revisiter le spectacle dansant dans un registre encore jamais explorĂ© alors. Il a portĂ© les pas de danse classique Ă  un niveau nouveau, et a en outre dĂ©frayĂ© la chronique par l'association de la splendide et pĂąle Diana Adams, et de Arthur Mitchell, le beau danseur classique noir qui allait fonder le Dance Theatre of Harlem ». Le public et la critique ont Ă©tĂ© surpris par les innovations de cette dĂ©marche audacieuse pour l’époque, et le casting inhabituel des danseurs du ballet qui interpella les spectateurs par son audace, en cette annĂ©e 1957. Contrairement Ă  certaines Ɠuvres d'art rĂ©volutionnaires, Agon » a connu un succĂšs immĂ©diat. Le critique de danse Edwin Denby Ă©crit Ă  propos de l'impact Ă©norme sur le public de la soirĂ©e d'ouverture Le balcon s'est levĂ© en criant et en sifflant lorsque le chorĂ©graphe a pris son arc. En bas, les gens sont sortis dans le hall, les yeux brillants comme si la piĂšce avait Ă©tĂ© du champagne ». C'est Agon » qui a donnĂ© l’opportunitĂ© Ă  de nombreux grands danseurs de rĂ©aliser que Balanchine Ă©tait en effet un maĂźtre Ă  nul autre pareil, et qu’il pouvait s’illustrer Ă  la perfection dans tous les registres de la danse. Cela semblait ĂȘtre l’apogĂ©e de sa crĂ©ativitĂ© florissante en tant que chorĂ©graphe de renom – Ă  l’exception prĂšs qu’il y avait encore 25 annĂ©es d’arts chorĂ©graphiques Ă  venir. Sept annĂ©es passĂšrent depuis la crĂ©ation du spectacle Agon », et un autre succĂšs vient poindre Ă  l’horizon. Kirstein avait jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant – avec son vieil ami Nelson Rockefeller – dans la crĂ©ation du Lincoln Center for the Performing Arts », et un rouage crucial de ce projet Ă©tait le New York State Theater », conçu par Philip Johnson selon les spĂ©cifications de Balanchine, en tant que directeur de la danse. Au dĂ©but, le théùtre, ce centre chorĂ©graphique d’exception, semblait froid et surfait, loin de l’atmosphĂšre modeste et chaleureuse du centre-ville. Par la suite, ses avantages sont vite devenus Ă©vidents. Il y avait de la place pour les danseurs classiques dans les coulisses ; dans l’ancien théùtre, ils s’étaient pratiquement Ă©crasĂ©s contre les murs en sautant hors de la scĂšne. Et la nouvelle scĂšne Ă©tait vraiment grande – si grande que beaucoup d’anciens ballets ont dĂ» ĂȘtre adaptĂ©s en consĂ©quence. L’époque Ă©tait rĂ©volue oĂč, dans le final de la Symphonie en do, tous les danseurs ne pouvaient pas ĂȘtre entassĂ©s sur la scĂšne et s’envoler ensuite dans les coulisses. 7 Le Théùtre d’État dĂ©cuple les possibilitĂ©s de crĂ©ation de Balanchine Le Théùtre d’État a rendu rĂ©alisables, les chefs d’Ɠuvres impressionnants des annĂ©es 60 et 70, comme Joyaux, Don Quichotte, Union Jack, Valse de Vienne. Et dans son hall de promenade Ă  l’étage, il a offert aux spectateurs un espace public extrĂȘmement vaste, probablement un des plus grands de tous les théùtres de New York, et peut-ĂȘtre mĂȘme du monde. Avec son immense espace ouvert, les audacieuses statues blanches gĂ©antes d’Elie Nadelman Ă  chaque extrĂ©mitĂ©, et le balcon qui prolonge la promenade sur la place, le State Theater » est devenu un vaste lieu d’échange et de partage, pour les danseurs de ballet et les opĂ©rateurs de New York – son espace, sinon son dĂ©cor, est vĂ©ritablement majestueux. Balanchine a créé une sĂ©rie d’Ɠuvres majeures pendant les annĂ©es du Lincoln Center, mais le plus grand succĂšs de tous est venu de Jerome Robbins » en 1969- Dances at a Gathering ». Cette Ɠuvre remarquable – d’une durĂ©e d’une heure et comprenant une sĂ©rie de solos, de duos, de trios et de piĂšces d’ensemble interprĂ©tĂ©es par cinq hommes et cinq femmes sur de la musique pour piano de Chopin – a non seulement connu un succĂšs fulgurant mais s’est avĂ©rĂ©e ĂȘtre une rĂ©ussite rĂ©currente pour le rĂ©pertoire. Ce fut Ă©galement un triomphe personnel pour Robbins, qui revenait de sa formidable carriĂšre Ă  Broadway The King and I », West Side Story », Fiddler on the Roof » Robbins effectuait un retour au ballet classique non pas comme un fils prodigue, rĂŽle dans lequel il avait excellĂ© en l’interprĂ©tant pour Balanchine au dĂ©but des annĂ©es 50, mais cette fois comme un vĂ©ritable partenaire. Quelques annĂ©es auparavant, Robbins s’était illustrĂ© au Ballet Theatre avec Fancy Free », un rĂ©cit joyeux et explosif de trois marins en permission Ă  New York en pĂ©riode de guerre. Puis il avait Ă©largi son registre Ă  la comĂ©die musicale avec On the Town », et plus tard il avait rejoint le City Ballet », oĂč il a produit une sĂ©rie de succĂšs qui ont durĂ© dans le temps Afternoon of a Faun, The Concert, et The Cage. Ce dernier Ă©tant un drame poignant dans lequel une reine insecte s’avĂšre bien plus mortelle que le mĂąle. Robbins Ă©tait extrĂȘmement exigeants envers ses collaborateurs, et ses mĂ©thodes Ă©taient connues pour ĂȘtre Ă©prouvantes, contrairement aux adaptations faciles de Balanchine aux forces et faiblesses d’un interprĂšte – mais ses ballets complĂ©taient avec bonheur ceux de Balanchine, de style nĂ©o-classique ou nĂ©oclassique », les deux orthographes sont admises, donnant au City Ballet l’incroyable privilĂšge d’avoir deux illustres chorĂ©graphes de renom en rĂ©sidence. Robbins a continuĂ© Ă  faire des danses pour le City Ballet jusqu’à sa mort. 8 Le Festival Stravinsky Balanchine honore le maĂźtre musical qu’il admirait Enfin, en 1972, le Festival Stravinsky a eu lieu, pour marquer le premier anniversaire de la mort du compositeur et ce qui aurait Ă©tĂ© son 90e anniversaire. Stravinsky fut sans aucun doute la principale influence musicale sur Balanchine, l’homme qu’il admirait le plus et qu’il souhaitait le plus satisfaire. M. Stravinsky me procure des moments merveilleux, et j’aime y nager ... Il Ă©tait comme Einstein, personne ne sera plus jamais comme lui. » Pour cĂ©lĂ©brer le MaĂźtre, il dĂ©cida donc de lui consacrer un festival d’une semaine, prĂ©sentant non seulement les anciens ballets mais aussi une sĂ©rie de nouvelles piĂšces, de sa conception. D’autres illustres chorĂ©graphes rĂ©sidents participaient Ă©galement Ă  la fĂȘte tels que Robbins, son associĂ© de longue date, et John Taras un autre grand danseur de qualitĂ©. Ignorant Ă  l’époque le coĂ»t supplĂ©mentaire que cela engendrer 130 000 dollars, il a fermĂ© le théùtre pour une semaine de rĂ©pĂ©titions – il n’y avait pas d’autre moyen de prĂ©parer une trentaine de ballets en si peu de temps. Kirstein a comparĂ© la pĂ©riode de rĂ©pĂ©tition Ă  un dĂ©barquement miniature en Normandie ». L’effet sur le rĂ©pertoire et la rĂ©putation de Balanchine a Ă©tĂ© permanent. S’il y a un Ă©vĂ©nement qui l’a canonisĂ© comme le plus grand chorĂ©graphe du siĂšcle, un artiste d’une portĂ©e et d’une maĂźtrise tout Ă  fait extraordinaires, c’est bien le Festival Stravinski. Plus tard, Richard Poirier Ă©crira dans The Atlantic Monthly Dans l’histoire du ballet, Balanchine au State Theater de New York est l’équivalent de Shakespeare au Globe de Londres ». Je soupçonne que mĂȘme dans son esprit, ce fut l’évĂ©nement le plus marquant d’une vie artistique. Depuis 1972, il y a eu de nouveaux ballets, de nouveaux festivals, de nouveaux succĂšs, mais pas d’autres succĂšs fulgurants. Peut-ĂȘtre n’étaient-ils plus nĂ©cessaires. La compagnie Ă©tait dĂ©jĂ  fermement Ă©tablie au sommet de la vie culturelle amĂ©ricaine et Ă©tait admirĂ©e dans le monde entier. Il avait fallu attendre 25 ans pour atteindre ce niveau d’exception. D’une façon plus gĂ©nĂ©rale, depuis 1970 la ville de New York a su Ă©galement s’adapter et proposer Ă©galement des spectacles de danses contemporaines. De plus, bien aprĂšs, de nombreux danseurs d’exceptions ont vu le jour, comme la soliste Sara Adams, et jonathan Stafford, le danseur Ă©toile qui est actuellement directeur artistique au New York City Ballet, et Ă  la School of American Ballet. Le New York City Ballet a marquĂ© de son empreinte inimitable, l’OpĂ©ra Bastille de Paris avec un rĂ©pertoire variĂ© et des spectacles Ă  couper le souffle. De mĂȘme, plus tard, le Palais Garnier a reçu Ă  de nombreuses reprises des reprĂ©sentations du New York City Ballet, pour une reprĂ©sentation hommage notamment, appelĂ©e Jewels », en 2017. NĂ© en 1977, Benjamin Millepied est le deuxiĂšme, aprĂšs Violette Verdy, Ă  faire honneur Ă  la danse française et Ă  s’ĂȘtre illustrĂ© en devenant danseur Ă©toile au sein du NYC Ballet. Titre honorifique rĂ©compensant les meilleurs danseurs. RĂ©cemment une artiste nommĂ©e Indiana Woodward qui a rejoint le New York City Ballet en 2012, et qui a Ă©tĂ© promue en 2017, comme une des meilleures solistes de sa gĂ©nĂ©ration III La prestigieuse compagnie US de spectacles de danse face aux turpitudes Enfin, voici les difficultĂ©s que Balanchine a subi au cours de sa vie. Puis, les Ă©preuves auxquelles la compagnie de danse US a dĂ» faire face, et qu’elle a su surmonter en s’adaptant et en intĂ©grant de nouveaux Ă©lĂ©ments talentueux. 1 Balanchine une Vie JonchĂ©e d’EmbĂ»ches Pour les proches du New York City Ballet », l'histoire de la compagnie est une longue saga familiale. Une grande partie du drame est venue de l'observation de danseurs individuels se dĂ©veloppant sous la direction de Balanchine, rĂ©sultat de son incroyable capacitĂ© Ă  cultiver le talent jusqu'Ă  sa rĂ©alisation, sauf bien sĂ»r, lorsque la nature humaine - ou une calamitĂ© - s'y oppose. Ce sont ces Ă©ruptions de calamitĂ© et de nature humaine rampante qui ont fourni l'autre type de drame, qui allait des commĂ©rages Ă  la tragĂ©die. Et parce que la famille de Balanchine est devenue notre famille au fil des ans, ces Ă©vĂ©nements ont affectĂ© Ă©galement son public de fervents admirateurs. Les dĂ©buts de la vie de Balanchine ont Ă©tĂ© marquĂ©s par d’innombrables difficultĂ©s. Il n'a pas Ă©tĂ© facile de l'installer Ă  l'Ă©cole de ballet du Théùtre ImpĂ©rial Ă  l'Ăąge de 9 ans - et, en rĂ©alitĂ©, il s'est enfui de l'Ă©cole peu aprĂšs son arrivĂ©e. Il n'Ă©tait lĂ  que par accident, en tout cas il Ă©tait destinĂ© Ă  une carriĂšre dans la marine, mais sa mĂšre l'a emmenĂ© par hasard tandis que sa sƓur auditionnait et on lui a demandĂ© de passer une audition Ă©galement. Il avait Ă©tĂ© confrontĂ© Ă  une quasi famine dans la pĂ©riode post-rĂ©volutionnaire de Petrograd et Ă  une tuberculose quasi mortelle. Et il Ă©tait Ă©motionnellement vulnĂ©rable - quand en 1945 sa troisiĂšme femme, la belle Vera Zorina, l'a quittĂ©, il Ă©tait dĂ©semparĂ© ; un ami de cette Ă©poque se souvient de lui en pleurs incontrĂŽlables, jour aprĂšs jour. 2 les drames et scandales du New York City Ballet Mais ces mauvaises expĂ©riences de la vie Ă©taient derriĂšre lui au moment oĂč le New York City Ballet » a vu le jour. Ses premiĂšres annĂ©es manquaient de stabilitĂ© financiĂšre, mais ce fut une pĂ©riode d'expansion, d'excitation et d'Ă©panouissement. Le dĂ©sastre frappe lorsqu’en 1956 sa derniĂšre femme - la jeune, belle et pleine d'esprit ballerine Tanaquil LeClercq - a contractĂ© la polio alors que la compagnie se produisait Ă  Copenhague, et elle devait rester paralysĂ©e jusqu'Ă  la taille. Le fait qu'une personne si exceptionnellement douĂ©e et charmante soit si affligĂ©e Ă©tait dĂ©jĂ  assez terrible ; Qu'elle soit la femme de Balanchine, une danseuse centrale du rĂ©pertoire et sur laquelle il avait créé de nombreux rĂŽles importants, le plus cĂ©lĂšbre Ă©tant celui de la fille condamnĂ©e qui danse avec la Mort dans La Valse, fut un coup dĂ©vastateur pour toute l'entreprise et pour ses adeptes. Balanchine est restĂ© avec sa femme au Danemark jusqu'Ă  ce qu'elle soit assez bien pour ĂȘtre ramenĂ©e Ă  la maison, et s’est Ă©loignĂ© du monde dans la danse pendant un annĂ©e entiĂšre - une pĂ©riode de deuil et d'incertitude pour tout le monde. Il se sentait irrationnellement coupable parce que lorsque "Tanny" avait 15 ans, il l'avait reprĂ©sentĂ©e dans un court ballet pour une soirĂ©e de charitĂ© de la Marche des dix sous, dans lequel une sinistre silhouette en noir s'Ă©tait prĂ©sentĂ©e et l'avait frappĂ©e de polio, prĂ©figurant son destin personnel. Le violoniste Nathan Milstein, qui voyait frĂ©quemment les Balanchines pendant cette triste pĂ©riode, le dĂ©crivait comme ayant Ă©tĂ© "mari, pĂšre, mĂ©decin, nourrice" pour sa femme affligĂ©e par la maladie. L'histoire de LeClercq ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e que comme une tragĂ©die, mais l'histoire de chaque ballerine est une sorte de drame, ne serait-ce que parce que, tĂŽt ou tard, la danse doit s'arrĂȘter - gĂ©nĂ©ralement bien avant que la volontĂ© de danser ne disparaisse. Le drame qui affectait Balanchine et ses ballerines Ă©tait particuliĂšrement fort, parce que les relations entre eux Ă©taient gĂ©nĂ©ralement trĂšs intenses Ă©motionnellement, impliquant l'art, la collaboration, la carriĂšre et, parfois, l'amour et le mariage. On peut considĂ©rer toute sa vie et son art comme une recherche de la femme idĂ©ale, qui serait aussi, par dĂ©finition, la danseuse idĂ©ale, c'est-Ă -dire la danseuse sur laquelle et avec laquelle il pourrait rĂ©aliser ses plus grandes ambitions crĂ©atives. 3 Balanchine ses liens affectifs avec ses balerines La premiĂšre ballerine sur laquelle il a jetĂ© son dĂ©volu fut Tamara Toumanova, la gracieuse "baby ballerine" dont il avait fait la connaissance en 1931. Il avait voulu l'Ă©pouser, mais la cĂ©lĂšbre Mama Toumanova dĂ©cida que Tamara Ă©tait bien trop jeune. Tout une sĂ©rie de danseuse finira par le rejeter, que ce soit sur le plan amoureux ou bien professionnel, parmi lesquelles Marie-Jeanne, Zorina, Diana Adams et Tallchief ; Chacune d’elles se mariera avec un autre homme et aura des enfants - ce que Balanchine se refusait Ă  faire. Sa relation avec la jeune danseuse sur laquelle il s'est focalisĂ© au milieu des annĂ©es 50 Ă©tait atypique, mais elle l'Ă©tait Ă©galement. La sublime, douĂ©e et fantasque Allegra Kent lui a inspirĂ© la crĂ©ation ou la reprise d'une sĂ©rie de rĂŽles dans lesquels elle restait l'objet innocent du dĂ©sir - quelles que soient les passions qu'elle Ă©voquait chez les autres, Kent elle-mĂȘme en sortait toujours indemne. Sa carriĂšre a Ă©tĂ© la plus Ă©trange de toutes les ballerines de Balanchine. Elle Ă©tait un instrument entre ses mains, elle rĂ©sistait Ă  son autoritĂ© ; elle avait un superbe physique, mais elle Ă©tait lĂ©gĂšrement en surpoids pour une danseuse de cette envergure. Elle a eu un enfant, avec son mari, le photographe Bert Stern, et est revenue pour danser ; un autre enfant, un autre retour ; un troisiĂšme enfant, un troisiĂšme retour. Pendant 30 ans, elle est venue et repartie, disposant d’un traitement de faveur auprĂšs de Balanchine. Elle Ă©tait la fille prodigue. Et pour son public, toujours la mĂȘme question qui revenait avant chaque spectacle chorĂ©graphique "Est-ce que Allegra fait partie des danseuses cette annĂ©e ?". Mais ce que Balanchine souhaitait le plus, et n'avait jamais rĂ©ussi Ă  obtenir, Ă©tait une muse qui danserait toujours. Elle devait arriver Ă  la School of American Ballet » en 1960 - sans doute le profondĂ©ment religieux Balanchine aurait-il dit qu'elle avait Ă©tĂ© envoyĂ©e par Dieu - et son art, sa personne et sa carriĂšre allaient transformer et bouleverser le New York City Ballet ». Elle venait de Cincinnati et s'appelait Roberta Sue Ficker, bientĂŽt remplacĂ©e par Suzanne Farrell. Diana Adams, en tournĂ©e dans le pays dans le cadre d'une recherche de talents financĂ©e par la Fondation Ford », l'avait dĂ©couverte et lui avait proposĂ© d'auditionner pour M. B. BĂ©nĂ©ficiant d'une bourse complĂšte Ă  l'Ă©cole, elle fut rapidement intĂ©grĂ©e Ă  la compagnie et trĂšs vite l'objet de l'intĂ©rĂȘt de Balanchine. Elle Ă©tait belle et talentueuse, mais elle avait aussi une profonde musicalitĂ© et une puissante intelligence de la danse. DĂšs le dĂ©but, il Ă©tait clair qu'elle Ă©tait prĂȘte Ă  tout essayer, Ă  tout faire, Ă  ĂȘtre tout ce dont il avait besoin. "S'il pensait que je pouvais faire quelque chose, je le croirais", a-t-elle Ă©crit dans son autobiographie de 1990, "Holding on the Air", souvent Ă  l'encontre de mon propre raisonnement. Je lui faisais confiance pour ne pas me laisser ĂȘtre une idiote, mais plutĂŽt un outil, un instrument entre ses mains. En bref, je lui ai confiĂ© ma vie". Et encore "Offrir moins plutĂŽt que plus n'Ă©tait pas une possibilitĂ© pour moi, c'Ă©tait la mort." VoilĂ  enfin le danseur dont l'engagement Ă©tait aussi passionnĂ© et total que le sien. Violette Verdy, la plus analytique des ballerines du City Ballet, a dĂ©clarĂ© au sujet de Suzanne Farell Parfois, je reconnais le plus pur style de Balanchine quand je la regarde." En 1963, un nouveau ballet – les Mouvements pour piano et orchestre » - est rĂ©pĂ©tĂ© par Adams et le danseur de ballet principal de la compagnie, Jacques d'Amboise, sur une nouvelle partition de Stravinsky. 4 l’ascension et la dĂ©chĂ©ance d’une danseuse d’exception Suzanne Farell Adams tombe enceinte et doit se retirer, et Ă  la demande de d'Amboise, le rĂŽle est confiĂ© Ă  Farrell, qui n'a pas encore 18 ans et qui est toujours dans le corps de ballet. Adams et d'Amboise lui enseignent le rĂŽle dans le salon d'Adams, sans musique, et quelques jours plus tard, Farrell passe l’audition, avec Balanchine et Stravinsky comme jury, lors d'une rĂ©pĂ©tition pour laquelle elle est en retard Ă  cause d'un examen d'algĂšbre Ă  l'Ă©cole ! Farrell triomphe dans Mouvements », et peu aprĂšs Balanchine rĂ©alise son premier ballet spĂ©cialement pour elle – MĂ©ditation », un duo trĂšs Ă©motionnel dans lequel un homme plus ĂągĂ© d'Amboise encore Ă©voque en mĂ©moire une jeune femme qu'il a aimĂ©e. Une dĂ©claration d'amour aussi explicite pour une telle nouvelle venue ne pouvait pas passer inaperçue, et bientĂŽt ce que tout le monde soupçonnait se confirmait Balanchine avait complĂštement cĂ©dĂ© aux pouvoirs de Farrell. S'il fallait d'autres preuves, ce serait deux ans plus tard avec son ballet en trois actes Don Quichotte ». Le vieux Don, Ă  la fois confus et noble, est inspirĂ©, soignĂ© et sĂ©duit par sa servante Dulcinea, symbole de puretĂ© et de sensualitĂ©. Lors de la premiĂšre reprĂ©sentation, Balanchine lui-mĂȘme incarna Don Quichotte, et il Ă©tait Ă©vident qu'il ne dansait pas seulement avec Farrell mais bien pour Farell. C'Ă©tait Ă  la fois un couronnement, il l'appelait "princesse d'albĂątre", et une dĂ©claration. En dehors de la scĂšne, l'expression des sentiments de Balanchine envers Farell Ă©tait tout aussi limpide. Chaque soir, il se tenait dans les coulisses du théùtre pour la regarder, et lorsque le ballet dans lequel elle se produisait Ă©tait terminĂ©, il quittait le théùtre avec elle, ignorant les danses et les danseurs qui suivaient. Elle a jouĂ© tous les grands rĂŽles, anciens et nouveaux, qu'elle pouvait espĂ©rer interprĂ©ter. Naturellement, sa position privilĂ©giĂ©e suscitait du ressentiment, tant de la part des danseuses dĂ©jĂ  Ă©tablies que des autres jeunes ballerines qui espĂ©raient attirer l'attention de M. B. Ainsi, la combinaison de la possessivitĂ© et de l'obsession de Balanchine conjuguĂ©es Ă  la rĂ©serve naturelle de Farrell, isolaient cette derniĂšre du reste de la compagnie. Plusieurs danseurs seniors sont partis, en exposant trĂšs clairement leurs raisons lorsque Patricia Neary a dĂ©missionnĂ©, Balanchine lui a dit "J'ai le droit d'aimer". "Tu devrais aimer les quatre-vingts d'entre nous" fut sa rĂ©ponse. Maria Tallchief, pendant une douzaine d'annĂ©es la prima ballerine non proclamĂ©e du City Ballet, a fait la cĂ©lĂšbre remarque suivante "Cela ne me dĂ©range pas d'ĂȘtre classĂ©e par ordre alphabĂ©tique, mais cela me dĂ©range d'ĂȘtre traitĂ©e par ordre alphabĂ©tique". Balanchine est restĂ© impassible. Non seulement Farrell Ă©tait sa princesse d'albĂątre, mais elle Ă©tait aussi son "poisson-chat" - et pas n'importe quel chat ou n'importe quel poisson, a expliquĂ© Farrell. Le chat Ă©tait un guĂ©pard, pour la vitesse ; le poisson Ă©tait un dauphin, pour l'intelligence. AprĂšs une reprĂ©sentation de Don Quichotte un soir, il dit Ă  Richard Buckle "J'ai vu toutes les danseuses, et il n'y en a jamais eu une comme elle. Elle peut tout faire". Leur relation personnelle s'est intensifiĂ©e. Ils Ă©taient constamment ensemble, avec l'approbation de la mĂšre de Farrell qui, contrairement Ă  Mama Toumanova, avait encouragĂ© la relation dĂšs le dĂ©but. Mais la passion de Balanchine pour Farrell et son amour pour lui n'Ă©taient apparemment pas consommĂ©s physiquement. Il Ă©tait toujours mariĂ© Ă  LeClercq, et Farrell Ă©tait une catholique fervente. Mais il avait Ă©galement 41 ans de plus qu'elle, malgrĂ© sa vitalitĂ©, et son charme, un homme d'un Ăąge avancĂ©. Peut-ĂȘtre avait-elle le sentiment d'ĂȘtre non seulement une princesse d'albĂątre mais aussi une princesse emprisonnĂ©e ». Pour toutes sortes de raisons, son dĂ©sir pour elle grandit et la rĂ©sistance de Farell persista. De toutes les relations avec des femmes inaccessibles qu'il idĂ©alisait et qu'il ne pouvait finalement pas obtenir, celle-ci Ă©tait la plus reprĂ©sentative car tant de choses Ă©taient en question sur un point de vue artistique, tragique parce que maintenant il devait se sentir rejetĂ© comme un vieil homme. Avec ses danseuses, sur scĂšne comme en dehors, n’avait qu’un seul but mener la danse. Farrell rationalise la situation de cette façon "Balanchine avait besoin de chorĂ©graphier pour vivre, tout comme j'avais besoin de danser pour vivre. Aucun de nous n'avait besoin d'ĂȘtre mariĂ© pour vivre". Lorsqu'elle est tombĂ©e amoureuse d'un jeune danseur de la compagnie, Paul Mejia, et qu'elle l'a Ă©pousĂ©, la situation est devenue intolĂ©rable. Balanchine, dans son angoisse, a enlevĂ© des rĂŽles Ă  Mejia, et Farrell a soutenu son mari. Un soir, alors qu'on lui refusait un rĂŽle qu'il avait dĂ©jĂ  dansĂ©, Farrell envoya un ultimatum Ă  Balanchine si Paul ne dansait pas ce soir-lĂ , ils dĂ©missionneraient tous les deux. Sa vision de sa relation avec Ă©tait la suivante danseuse et chorĂ©graphe, ni plus, ni moins. Balanchine a ignorĂ© son avertissement, l'a Ă©galement retirĂ©e du programme, et Farrell a quittĂ© la compagnie. À tous les niveaux, ce fut un traumatisme profond - pour elle, pour Balanchine et pour le New York City Ballet dans son ensemble, qui, depuis une demi-douzaine d'annĂ©es, avait Ă©tĂ© dominĂ© par sa prĂ©sence. C'Ă©tait en 1969, et les annĂ©es suivantes devaient ĂȘtre une pĂ©riode de dĂ©solation artistique et personnelle pour Balanchine. Les rangs des danseuses du NYC Ballet Ă©taient clairsemĂ©s, les ballerines plus ĂągĂ©es Ă©taient soit parties, soit n'Ă©taient plus Ă  leur apogĂ©e techniquement et physiquement parlant, et les plus jeunes n'Ă©taient pas complĂštement aguerries. 5 Patricia Mcbride une danseuse de Ballet au style amĂ©ricain typique Pendant ces annĂ©es, la compagnie a Ă©tĂ© soutenue dans une large mesure par une danseuse dont le style Ă©tait aux antipodes de celui de Farrell, par son look et son tempĂ©rament, l’étonnante Patricia McBride, une grande danseuse et une reprĂ©sentation fidĂšle de la jeune fille traditionnelle et typiquement amĂ©ricaine. Elle Ă©tait de petite taille, de faible corpulence, dynamique, et aussi indispensable Ă  Robbins qu'Ă  Balanchine. On lui avait confiĂ© le rĂŽle central de femme dans Dances at a Gathering », qui, ironiquement, a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© en premiĂšre le soir mĂȘme oĂč Farrell a quittĂ© la compagnie. La premiĂšre grande Ɠuvre de Balanchine aprĂšs le dĂ©part de Farrell – Who Cares ? », sur des chansons de Gershwin - a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e triomphalement Ă  McBride. Elle avait quelques annĂ©es auparavant formĂ© une splendide Ă©quipe avec le tout aussi Ă©nergique et douĂ© Edward Villella. Patty McBride, plus que toute autre ballerine dans l'histoire du New York City Ballet, avait l'art de sĂ©duire son audience - ils l'aimaient tout simplement, et pour de bonnes raisons. Sa nature heureuse et apparemment simple, rĂ©vĂ©lĂ©e par sa danse claire mais expressive, Ă©tait la solution idĂ©ale pour une troupe de danse traumatisĂ©e et un public dĂ©concertĂ©. L'autre ballerine extrĂȘmement talentueuse qui a Ă©tĂ© repĂ©rĂ©e pendant cette rude pĂ©riode Ă©tait Gelsey Kirkland, qui fĂ»t une premiĂšre danseuse » de haute volĂ©e, dont l’innocence et la douceur apparente dissimulaient une technique hors pair. Lors d'une rĂ©pĂ©tition de CoppĂ©lia », elle Ă©tait second rĂŽle, derriĂšre McBride, tandis qu’elle Ă©tait cĂ©lĂšbre pour ses propres reprĂ©sentations de CoppĂ©lia avec le Ballet Russe. Peu aprĂšs, elle allait partir danser avec Baryshnikov Ă  l'American Ballet Theatre » et cela fut fatal pour sa carriĂšre. Dans son autobiographie, Dancing on My Grave », elle rend responsable Balanchine pour une grande partie de ce qui lui est arrivĂ©. 6 Balanchine focalise son attention sur de nouvelles danseuses Gelsey Kirkland fut trĂšs probablement la seule ballerine qui ait exprimĂ© autre chose que de la crainte et de l'amour pour lui. AprĂšs que Farrell ait quittĂ© le New York City Ballet, Balanchine a dĂ» se focaliser sur les nouveaux arrivants, et les deux qu'il a choisi de mettre en avant Kay Mazzo et Karin von Aroldingen devaient s’investir pleinement dans leur nouveau rĂŽle. En effet, avec cette danseuse de nationalitĂ© Allemande, Karin von Aroldingen, il allait vivre sa derniĂšre relation significative sur le plan affectif. Il a jouĂ© des rĂŽles exceptionnels pour les deux femmes, et aujourd'hui Mazzo est co-prĂ©sident avec Peter Martins du corps enseignant de l'Ă©cole de l'American Ballet, tandis que von Aroldingen, qui a hĂ©ritĂ© des droits sur un certain nombre de ses Ɠuvres, met en scĂšne des ballets et aide Ă  gĂ©rer le George Balanchine Trust. Cinq ans plus tard Balanchine retrouve un Ă©quilibre et Farrell reste en exil, et travaille majoritairement avec la sociĂ©tĂ© Maurice BĂ©jart Ă  Bruxelles. Les aficionados de Farrell dĂ©couvrent le rĂ©pertoire de BĂ©jart oĂč elle s’épanouie partiellement. En effet, son style Ă©tait davantage destinĂ© au registre créé par Balanchine. Au cours de l'Ă©tĂ© 1974, elle lui a Ă©crit "Cher George, aussi merveilleux que ce soit de voir tes ballets, c'est encore plus merveilleux de les danser. Est-ce impossible ? Je t'aime, Suzi." En janvier 1975, elle, mais pas son mari, Paul, Ă©tait de retour dans la cĂ©lĂšbre compagnie de danse amĂ©ricaine. La relation personnelle n'a plus jamais Ă©tĂ© ce qu'elle Ă©tait, mais le partenariat artistique a repris, et une fois de plus Balanchine faisait preuve de gĂ©nie pour l’aider Ă  rĂ©aliser le sien. Il a continuĂ© Ă  le faire jusqu'Ă  la fin, pour aboutir Ă  son dernier chef-d'Ɠuvre, Mozartiana », en 1981. Farrell Ă©crira plus tard "C'est parce que ce ballet existait que j'ai pu survivre Ă  la mort de l'homme qui l'a créé". Le retour de Farrell au City Ballet a tout changĂ©, tout comme sa domination initiale sur ce ballet, et son dĂ©part l'a Ă©galement fait. Elle dansait avec plus de profondeur et de beautĂ© que jamais auparavant. Il est facile de supposer que l'exil et les difficultĂ©s l'ont fait mĂ»rir, mais peut-ĂȘtre que c'est le fait d'ĂȘtre seule, sans Balanchine, qui l'a fait - ou peut-ĂȘtre qu'elle a simplement grandi, en tant que personne et en tant qu'artiste ; AprĂšs tout, elle n'avait que 23 ans lorsqu'elle a quittĂ© la compagnie. A son retour, Farell dansa merveilleusement bien. Kirstein dĂ©clara, lors de l'une des premiĂšres reprĂ©sentations de retour de Farell "Cela signifie que les cinq prochaines annĂ©es sont sĂ»res. Mais c'est Delia Peters, l'une des dirigeantes de la compagnie, qui a eu le dernier mot sur l'histoire de Farrell "Le retour de Suzanne est la meilleure chose qui nous soit arrivĂ©e depuis qu'elle est partie." 7 Joseph Duell Danseur ÉmĂ©rite au Destin Tragique Si l'histoire de Farrell a eu une fin heureuse, l'histoire du jeune et prometteur artiste promu Ă  une exceptionnelle carriĂšre de danseur principal, Joseph Duell, Ă  elle eu une fin tragique, la plus triste depuis la maladie de LeClercq. En 1986, ce dernier s'est jetĂ© Ă  la mort, nu, depuis la fenĂȘtre de son appartement. Le retentissement fut dĂ©vastateur pour la compagnie, dĂ©sormais dirigĂ©e par Peter Martins. Joe et son frĂšre aĂźnĂ©, Daniel, Ă©taient venus Ă  l'Ă©cole alors qu'ils Ă©taient de jeunes garçons et avaient rapidement Ă©tĂ© choisis par Kirstein afin de devenir de futurs leaders potentiels au sein de la compagnie. En effet, ils se sont rapidement distinguĂ©s comme des danseurs hors pair, et ils Ă©taient parmi les rares membres du NYC Ballet Ă  ĂȘtre rencontrĂ©s rĂ©guliĂšrement lors des rĂ©ceptions chez Kirstein. En dehors de la scĂšne, Joe Duell Ă©tait d'une politesse sans faille et trĂšs intelligent ; sur scĂšne, il Ă©tait beau, fiable, un excellent partenaire. Et dans les annĂ©es 1980, il commençait Ă  crĂ©er des spectacles dansants avec brio. Mais hĂ©las, s’est Ă©bruitĂ© Ă  son sujet, une histoire d'instabilitĂ©. Son Ă©tat psychique s'est progressivement dĂ©gradĂ© et, et il fĂ»t admis dans un hĂŽpital pour une importante dĂ©pression. La plupart des membres de la compagnie ignoraient Ă  quel point il Ă©tait devenu gravement atteint moralement. La majeure partie de l'amertume qui a suivi son dĂ©cĂšs est venue du fait que Joseph Duell qui Ă©tait un excellent danseur, aurait pu ĂȘtre secouru si la gravitĂ© de sa situation avait Ă©tĂ© portĂ©e Ă  l'attention de la direction. Au moment du suicide de Duell, l'adversitĂ© suprĂȘme avait dĂ©jĂ  frappĂ© La mort de Balanchine, mĂȘme si elle ne surprit personne. Sa santĂ© Ă©tait mauvaise depuis de longues annĂ©es - crise cardiaque, opĂ©ration Ă  cƓur ouvert, graves problĂšmes oculaires et, sans doute le pire pour lui, une perte de vitalitĂ© et de capacitĂ© Ă  exprimer clairement Ă  ses danseurs ce qu'il attendait d'eux. 8 Les derniers jours de Balanchine au sein du NYCB Lorsque MikhaĂŻl Baryshnikov a rejoint la compagnie en 1978, par exemple, M. B. ne pouvait pas lui faire un ballet. Ils pouvaient Ă©changer en russe, de l'Ă©cole, et de la compagnie de Saint-PĂ©tersbourg, dont ils Ă©taient tous deux issus, mais il Ă©tait trop tard pour qu'ils puissent collaborer ensemble. Bien que Balanchine se soit remis de son opĂ©ration cardiaque, il est lentement devenu Ă©vident que sa mĂ©moire et ses facultĂ©s physiques Ă©taient dĂ©faillantes. Il fut hospitalisĂ©, et un long et douloureux processus de dĂ©tĂ©rioration s'installa. Ses danseurs et ses amis sont venus encore et encore s'asseoir Ă  son chevet jusqu'Ă  ce que, le 30 avril 1983, ce soit terminĂ©. AprĂšs sa mort, sa maladie fut diagnostiquĂ©e comme un trouble neurologique rare, la maladie de Creutzfeldt-Jakob, mais ce dont il est rĂ©ellement mort Ă©tait hors de propos l'homme qui avait formĂ© tant de gĂ©nĂ©rations de danseurs du City Ballet, leur avait fourni leur rĂ©pertoire, les avait employĂ©s, les avait guidĂ©s - leur avait donnĂ©, en substance, leur vie - n'existait plus. Il ne s'Ă©tait jamais intĂ©ressĂ© Ă  l'avenir ; le ballet n'existait pour lui qu'au moment oĂč il Ă©tait dansĂ© Nous sommes maintenant dans cette pĂ©riode oĂč les gens disent "Oh, mon Dieu, que se passera-t-il quand vous partirez ?" Mais tout le monde part... Ce ne serait pas bien dans cinquante ans de faire ce que nous faisons maintenant. Ce sera autre chose." Pourtant, cette approche philosophique n'est pas trĂšs rĂ©confortante. Lors du majestueux service funĂšbre dans l'Ă©glise orthodoxe russe oĂč il a cĂ©lĂ©brĂ©, bondĂ© de ses ex-femmes, de ses danseurs passĂ©s et prĂ©sents, de ses collĂšgues et admirateurs, il ne pouvait y avoir que peu de gens qui ne regardaient pas avec anxiĂ©tĂ© vers l'avenir. Ils ont compris Ă  quel point un ballet artistique est fragile. Si la compagnie et son rĂ©pertoire devaient se dĂ©sintĂ©grer, l'expĂ©rience artistique suprĂȘme de leur vie serait terminĂ©e. Qui se souciait, Ă  ce moment-lĂ , de ce que serait la situation dans 50 ans ? Suivez les Pas du LĂ©gendaire NYC Ballet ! À la fin comme au dĂ©but, il y a Balanchine. Parmi les nombreuses grandes leçons qu'il nous a apprises, il y a celle que rien ne reste immobile ; la danse devrait changer, doit Ă©voluer et changera, que cela nous plaise ou non. Et pourtant, les spectacles du New York City Ballet continuent au Théùtre d'État et dans le monde entier. GrĂące aux tĂ©moignages de danseurs et danseuses classiques qui ont connu Balanchine, Ă  ses propres dires, ou Ă  ceux des dirigeants de la compagnie, vous avez maintenant une vision complĂšte sur son Ɠuvre. Vous avez pu constater que son histoire a Ă©tĂ© entachĂ©e de turpitudes temporaires, et qu’elle a su rester l’une des meilleures compagnies de danse au monde. Afin d’ĂȘtre dans les meilleures conditions possibles pour dĂ©buter, ou bien pour performer parfaitement, il vous faut des tenues et accessoires adĂ©quats. En effet, afin de vous Ă©quiper en articles de danses, et suivre les pas du mythique ballet de New York, USA LĂ©gende vous suggĂšre de vous rendre sur La Boutique Danse. Vous y trouverez les produits artistiques dont vous avez besoin, dans l’esprit du New York City Ballet Shop tutus de danse classique, en passant par les danses country western, chĂšres Ă  Balanchine, fervent admirateur de l’AmĂ©rique et de la culture amĂ©ricaine, et dont vous pouvez Ă©galement retrouver certains articles US de danse sur notre propre store comme ce legging drapeau usa
Danscet article, dĂ©couvrez la solution de la grille n°5 du groupe 88 dans le monde "Cirque". Dans cette grille, 16 mots sont Ă  deviner. DĂ©finition RĂ©ponse; Une centrale Ă  flamme est appelĂ©e centrale __ thermique: Étoile française du New York City Ballet: millepied: Familier pour dĂ©signer un Ă©tats-unien: amerloque: Faire disparaĂźtre: supprimer: Phrase concise qui rĂ©sume une Le chorĂ©graphe français dĂ©couvert par le grand public grĂące Ă  "Blake Swan", puis en tant que directeur du ballet de l'OpĂ©ra de Paris, se lance dans le cinĂ©ma. Jacky Naegelen / Reuters Benjamin Millepied le 4 fevrier 2016 Ă  Paris. Jacky Naegelen / Reuters CINÉMA - Une nouvelle aventure. Le danseur et chorĂ©graphe français Benjamin Millepied a dĂ©cidĂ© de passer derriĂšre la camĂ©ra et de rĂ©aliser son premier long-mĂ©trage, "Carmen", une comĂ©die musicale inspirĂ©e de l'opĂ©ra du mĂȘme nom de George Bizet. L'intrigue sera centrĂ©e sur "le voyage en quĂȘte de libertĂ© d'une femme depuis les dĂ©serts du Mexique jusqu'Ă  la CitĂ© des Anges", a-t-on appris jeudi 4 mai dans un communiquĂ©. "L'incorporation de la musique et de la danse Ă  l'Ă©cran est au cƓur de ma crĂ©ativitĂ©, et avoir une Ă©quipe aussi expĂ©rimentĂ©e et talentueuse Ă  mes cĂŽtĂ©s me conforte dans l'idĂ©e que nous allons capturer en beautĂ© l'histoire racontĂ©e dans 'Carmen'", commente le chorĂ©graphe de 39 ans. "C'est un projet auquel Benjamin rĂ©flĂ©chit depuis longtemps et qui m'enthousiasme particuliĂšrement, tant par la pertinence de son adaptation que par le talent de Benjamin et l'Ă©quipe qu'il a rĂ©unie", a renchĂ©ri dans un email Ă  l'AFP Dimitri Rassam, qui coproduira le film aprĂšs avoir notamment financĂ© le dessin animĂ© multi-primĂ© "Le Petit Prince" ou les comĂ©dies Ă  succĂšs "Papa ou Maman". "L'appĂ©tit du public pour 'Carmen' ne s'est jamais dĂ©menti, c'est une oeuvre forte et viscĂ©rale", ajoute le producteur, prĂ©cisant que "le tournage aura lieu dĂ©but 2018, essentiellement Ă  Los Angeles", et que "le casting est en cours". Le film sera Ă©galement coproduit par Helen Estabrook "Whiplash", la musique composĂ©e par Nicholas Britell, nommĂ© aux Oscars pour la bande originale de "Moonlight". Du cĂŽtĂ© des chorĂ©graphies, Benjamin Millepied sera Ă  la barre. Ce n'est pas une premiĂšre pour lui puisqu'il avait jouĂ© et chorĂ©graphiĂ© des scĂšnes de danse dans le thriller de Darren Aronofsky "Black Swan", oĂč il a rencontrĂ© sa femme, l'actrice Natalie Portman. Le danseur Ă©toile du New York City Ballet a Ă©galement Ă©tĂ© au centre d'un documentaire, "RelĂšve", qui retraçait son travail en tant que directeur de la danse Ă  l'OpĂ©ra de Paris oĂč il a Ă©tĂ© nommĂ© en 2013 avant de dĂ©missionner en 2016 pour se concentrer sur la compagnie qu'il a cofondĂ©e, Dance Project, et sur ses projets de films. À voir Ă©galement sur Le HuffPost JeanPierre Bonnefous, Ă©toile de 1965 Ă  70, il part au New York city ballet. 1980 il prend la direction du North Caroline Dance Theater, en 1985 devient directeur de la danse de ‘Indiana University. Nanon Thibon, Ă©toile de 1965 Ă  77, nommĂ©e Ă©toile Ă  l’issue de la reprĂ©sentation Noces Attention, Ă©vĂ©nement dans le cadre de son festival le Paris de la Danse, le Théùtre de Paris propose en juin un stage de danse classique assurĂ© par des solistes des deux plus prestigieux ballets français et amĂ©ricains. RĂ©servĂ© nĂ©anmoins aux danseurs avancĂ©s et professionnels Prendre un cours de danse avec Alessio Carbone, Premier danseur Ă  l’OpĂ©ra de Paris, puis avec Daniel Ulbricht, soliste du New York City Ballet Un rĂȘve ? Non, une occasion exceptionnelle proposĂ©e du lundi 10 au vendredi 14 juin par le Paris de la Danse. Outre un menu plus qu’allĂ©chant de spectacles variĂ©s du 3 au 23 juin , le festival organise en effet pour sa seconde Ă©dition un stage de danse classique dispensĂ© par des solistes et des Ă©toiles du New York City Ballet et du Ballet de l’OpĂ©ra de Paris. Cette semaine exceptionnelle d’apprentissage et de perfectionnement est rĂ©servĂ©e aux danseurs avancĂ©s - ĂągĂ©s au minimum de quatorze ans et avec au moins six Ă  huit annĂ©es d’apprentissage - ou dĂ©jĂ  professionnels, qui seront rĂ©partis en deux groupes de 25 Ă©lĂšves. Tous auront ainsi le privilĂšge d’apprendre aux cĂŽtĂ©s des meilleurs, sur la trĂšs belle scĂšne Ă  l’italienne d’un théùtre historique de la capitale. Un programme international Chaque jour, les heureux Ă©lus bĂ©nĂ©ficieront d’un cours d’une heure trente le matin donnĂ© par un soliste ou une Ă©toile de l’OpĂ©ra de Paris, puis Ă  nouveau d’un cours d’une heure trente l’aprĂšs-midi par un soliste du New York City Ballet. Soit l’opportunitĂ© unique de croiser, dans une approche internationale, deux types d’enseignement et d’écoles de trĂšs haut niveau. Chaque stagiaire, quel que soit sa formation, pourra ainsi apprĂ©hender de l’intĂ©rieur’ ces diffĂ©rentes techniques et visions de la danse, et marier l’excellence française Ă  l’énergie amĂ©ricaine. Des conditions favorables Relativement modique eu Ă©gard Ă  la qualitĂ© des intervenants, le tarif pour les cinq jours est de 450 euros hĂ©bergements, transports et repas non inclus. Ce montant donne droit par ailleurs Ă  une remise de 20% sur le spectacle de New York Ă  Paris prĂ©sentĂ© du 13 au 16 juin dans le mĂȘme théùtre, oĂč les Ă©lĂšves auront le plaisir de retrouver sur scĂšne leurs professeurs au sein des troupes Stars of American Ballet et Les Italiens de l’OpĂ©ra, rĂ©unis pour un show d’extraits du rĂ©pertoire qui s’annonce Ă©blouissant ! Par ailleurs, une master class autour du Lac des cygnes sera dispensĂ©e par Laurent Hilaire, directeur du Ballet Stanislavsky et ex Ă©toile du Ballet de l'OpĂ©ra de Paris, avec Oxana Kardash et Ivan Mikhalev, les deux Ă©toiles du Ballet Stanislavky de Moscou le 3 juin Ă  20h30. Places limitĂ©es, rĂ©servation indispensable au 01 48 74 25 37 ! Isabelle Calabre Fetsival Le Paris de la Danse 2019, Théùtre de Paris, 15 rue Blanche 75009 Paris,
Jointeau tĂ©lĂ©phone aux Etats-Unis, oĂč elle rĂ©side et enseigne aprĂšs avoir Ă©tĂ© pendant vingt ans danseuse Ă©toile au New York City Ballet de
La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 18 lettres et commence par la lettre B Les solutions ✅ pour ETOILE FRANÇAISE DU BALLET NEW YORK de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de Mots CroisĂ©s pour "ETOILE FRANÇAISE DU BALLET NEW YORK" 0 0 0 1 SuggĂ©rĂ© par les utilisateurs Utilisateur Solution Lettres Anonyme Benjamin Millepied 18 Anonyme Ontario 7 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă  vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! Similaires
\n étoile française du new york city ballet
À31 ans, Ludmila Pagliero est l'une des dix danseuses Ă©toiles de l'OpĂ©ra de Paris, et la seule Ă  avoir intĂ©grĂ© l'institution sur le tard. Quelques semaines avant d'ĂȘtre Ă  l'affiche du Lac
En 2001, le finlandais Mikko Nissinen prenait la direction artistique du Boston Ballet, une compagnie classique fondĂ©e en 1963. Une troupe prestigieuse, mais qui s'Ă©tait un peu endormie sur ses acquis et un rĂ©pertoire limitĂ©. L'ancien Danseur Étoile du San Francisco Ballet, formĂ© Ă  Helsinki Ă  l'Ă©cole du Ballet national de Finlande, a hissĂ© le niveau de la troupe forte de 69 danseuses et danseurs et enrichi le rĂ©pertoire, faisant du Boston Ballet l'une des toutes premiĂšres compagnies amĂ©ricaines. Il a Ă©galement remontĂ© quelques productions pour la troupe, dont Le Lac des Cygnes repris au mois de mai. L'occasion d'une rencontre avec ce directeur ambitieux, trĂšs attentif au tournant que prend la danse aux États-Unis. Mikko Nissinen Il y a maintenant 15 ans que vous dirigez le Boston Ballet. C'est un laps de temps suffisant pour faire un bilan d'Ă©tape. Quel regard portez-vous sur ces 15 derniĂšres annĂ©es ? Quand je suis arrivĂ© ici il y a 15 ans, le conseil de direction avait le sentiment que le Boston Ballet avait besoin de changement. Mais quand j’ai demandĂ© "Quelles sortes de changements ?", ils n’ont pas Ă©tĂ© vraiment clairs. Dans un tel contexte, il m’a semblĂ© qu’il Ă©tait nĂ©cessaire d’ĂȘtre en phase avec la compagnie et de diversifier le rĂ©pertoire en l’élargissant. Et l’idĂ©e que le public du Boston Ballet n’aimait que les grands classiques devait ĂȘtre questionnĂ©e. J’ai aussi proposĂ© que nous ayons une perspective internationale. De ne pas se contenter de l’hĂ©ritage russe qui Ă©tait omniprĂ©sent mais revenir Ă  George Balanchine qui a eu une influence considĂ©rable sur cette compagnie. CrĂ©er aussi de nouvelles piĂšces nĂ©o-classiques et ne jamais oublier la danse contemporaine . Il vous semblait important d’introduire des chorĂ©graphes contemporains au rĂ©pertoire du Boston Ballet ? Absolument. Parce que Le Lac des Cygnes fut un ballet rĂ©volutionnaire Ă  sa crĂ©ation, c’était une Ɠuvre d’avant-garde Ă  l’époque et il nous revient de montrer ce qu'est l’avant-garde d’aujourd’hui. J’ai eu la chance extrĂȘme dans ma carriĂšre de danseur de pouvoir interprĂ©ter tout ce rĂ©pertoire et je voulais en arrivant Ă  Boston faire partager mon expĂ©rience. Les gens ont dĂ» penser au dĂ©but que c’était un peu fou, mais petit Ă  petit, nous avons montrĂ© des Ɠuvres contemporaines. Et pas dans l’état d’esprit d’ĂȘtre une compagnie classique qui danse des Ɠuvres contemporaines, mais de danser ce rĂ©pertoire contemporain au plus haut niveau. Aujourd’hui nous avons des piĂšces de Jiƙí KyliĂĄn au rĂ©pertoire et le public est totalement ouvert Ă  ce type de chorĂ©graphie. De ce point de vue, je crois que j’ai rĂ©ussi ma mission. Mikko Nissinen en rĂ©pĂ©tition pour Le Lac des Cygnes avec Katleen Breen Combes Vous avez donc dĂ» façonner la compagnie pour qu’elle soit capable de danser des styles aussi diffĂ©rents ? Oui, et ce ne fut pas toujours facile car vous exigez Ă©normĂ©ment de la compagnie. Vous leur demandez d’ĂȘtre Ă  la fois un artiste du New York City Ballet, du Royal Ballet ou du Nederlands Dans Theater la compagnie dont Jiƙí KyliĂĄn fut directeur artistique. Bien sur, tout le monde n’excelle pas dans tous les styles mais je suis moi-mĂȘme Ă©tonnĂ© de voir que beaucoup de danseuses et de danseurs sont capables de danser ces trois types de rĂ©pertoire. Comment la compagnie a-t-elle rĂ©agi quand vous avez fait ces propositions ? J’ai toujours Ă©tĂ© trĂšs sĂ©rieux et dĂ©terminĂ© sur mon projet artistique Ă©largir le rĂ©pertoire, amĂ©liorer le niveau gĂ©nĂ©ral des travailler sans cesse la musicalitĂ©, se placer dans un contexte international et se considĂ©rer comme appartenant Ă  une Ă©quipe. C’était ma feuille de route. Ă©taient enthousiastes, d’autres moins. Ceux-celles-lĂ  ont prĂ©fĂ©rĂ© partir et j’ai donc engagĂ© de nouvelles danseuses et de nouveaux danseurs. C’est un processus qui a pris trois ans et Ă  partir de lĂ , nous n’avons pas cessĂ© de construire et de reconstruire. Et le public ? Quelle a Ă©tĂ© sa rĂ©action ? J’avais un avantage j’étais le nouveau venu d’ailleurs. Certains ont dĂ» penser "Il est naĂŻf ". Mon tout premier programme rĂ©unissait William Forsythe, Mark Morris et Jorma Elo chorĂ©graphe en rĂ©sidence et je voulais juste envoyer ce message au public "VoilĂ  diffĂ©rents types de danse que je vais mettre sur scĂšne". J’ai un profond respect pour les ballets acadĂ©miques et je suis trĂšs fier des productions qui sont Ă  notre rĂ©pertoire. Mais ce n’est pas un musĂ©e ou une Ă©glise, c’est un théùtre vivant pour aujourd’hui. C’est avant tout cela qui m’intĂ©resse faire du spectacle vivant pour le public d’aujourd’hui. Le Lac des Cygnes de Mikko Nissinen Comment dĂ©finiriez-vous la spĂ©cificitĂ© du Boston Ballet dans le panorama des compagnies amĂ©ricaines ? Je dirais encore une fois que, cet attachement Ă  ces trois types de rĂ©pertoire dont je viens de parler, est notre signature. Et puis nous ne sommes pas liĂ©s par hĂ©ritage Ă  une voix chorĂ©graphique que nous devrions reprĂ©senter. Nous n’avons pas comme d’autres la responsabilitĂ© de dĂ©fendre George Balanchine, Jerome Robbins, Frederick Ashton, Kenneth McMillan ou John Cranko. Et c’est une forme de libertĂ© de ne pas avoir Ă  prendre en compte un hĂ©ritage. Cela se traduit dans la diversitĂ© de nos productions. Nous avons le Don Quichotte de Rudolf Noureev, La Sylphide dans une production danoise d'aprĂšs Bournonville, les trois chefs d’Ɠuvres de John Cranko OnĂ©guine, RomĂ©o et Juliette, La MĂ©gĂšre ApprivoisĂ©e. C’est cela aussi notre spĂ©cificitĂ©. chorĂ©graphes avez-vous envie de faire venir Ă  Boston ? Je suis impatient de montrer ici Ă  Boston le nouveau ballet de Wayne McGregor Obsidian Tear que nous coproduisons avec le Royal Ballet sur une partition d’Esa-Pekka Salonen, mon compatriote. La premiĂšre sera en mai prochain Ă  Londres. Nous avions montrĂ© Chroma et cela avait Ă©tĂ© un grand succĂšs. J’ai aussi des projets pour des piĂšces de Justin Peck, Liam Scarlett, Crystal Pite. J’aimerais aussi faire venir Akram Khan et puis Ă©largir notre collaboration avec Christopher Wheeldon. Tous ces noms sont des Ă©vidences. Mais il y a tous ceux et celles qu’il faut dĂ©couvrir car c’est aussi notre mission de mettre sur scĂšne les talents de demain. J’ai toujours cette dĂ©marche et je continue de voyager pour aller voir de nouveaux ballets et de nouveaux chorĂ©graphes. J’ai la conviction que cela fait partie de ma mission. Il y a deux ans, vous avez dĂ©cidĂ© de produire votre version du Lac Des Cygnes. Ce fut un Ă©norme succĂšs et le ballet revient sur la scĂšne de l’opĂ©ra de Boston. Pourquoi avez-vous voulu faire votre Lac des Cygnes ? J’ai toujours eu un lien trĂšs fort avec Le Lac Des Cygnes. J’avais fait une premiĂšre version ici mais j’avais dĂ», pour des raisons budgĂ©taires, utiliser les costumes et les dĂ©cors qui existaient. J’ai donc voulu le refaire quand j’ai eu les moyens de le montrer tel que je le voulais. C’est un ballet que je connais par cƓur dans tous les dĂ©tails. Je ne voulais pas modifier la chorĂ©graphie mais respecter ce qui a Ă©tĂ© créé par Marius Petipa et Lev Ivanov, et puis ajourer ma touche personnelle dans le dĂ©roulement du drame tel que je le vois. Je voulais rester au plus prĂšs de la trame dramatique du ballet, en exprimer l’essence. C’était cela mon projet et j’ai eu de la chance car la rĂ©action du public a Ă©tĂ© trĂšs positive, comme elle l’avait Ă©tĂ© lorsque j’ai montĂ© Casse-Noisette. Anais Chalendard et Paulo Arrais - Le Lac des Cygnes de Mikko Nissinen Vous avez Ă©tĂ© Danseur Étoile de nombreuses annĂ©es avant de prendre la direction artistique du Boston Ballet. Vous ĂȘtes europĂ©en mais vous travaillez aux États Unis. Vous ĂȘtes bien placĂ© pour juger de l’état de santĂ© de cet art fragile qu’est le ballet. Quel est votre diagnostic ? Nous vivons aujourd’hui une pĂ©riode dĂ©cisive car ce qui est en jeu, c’est de savoir dans quelle direction nous allons aller. Il y a aujourd’hui de nombreux talents, des chorĂ©graphes prometteurs et des compagnies qui font un travail formidable. Mais il y aussi une forte tentation populiste et parfois, je croise des gens qui ne croient pas dans le pouvoir de la danse comme un art en mouvement, capable d’évoluer et de se transformer. On voit aussi de plus en plus de productions trĂšs "Dysney" ou "Broadway". Je crois que c’est un piĂšge. Ce serait un cauchemar que le vocabulaire classique ne subsiste que dans des "Broadway musicals". C’est un danger. Aux États Unis, il n’y a pas d’investissement de l’État dans la culture. Pour nous par exemple, c’est 0,2% de notre budget et la vente de tickets est loin de couvrir les coĂ»ts de la compagnie. Donc nous dĂ©pendons des donateurs individuels et des sponsors d’entreprise. Il faut les convaincre de s’engager pour l’art. Je ne suis pas pessimiste mais je suis tout de mĂȘme un peu inquiet pour l’avenir car j’ai vu des compagnies prendre un tournant trĂšs commercial et ne pas y survivre. Il faut coĂ»te que coĂ»te persister Ă  encourager la crĂ©ation et la nouveautĂ©, quitte Ă  prendre des risques. Mais c'est la seule voie qui sera payante et permettra au ballet de se perpĂ©tuer comme art. Reprise du Lac des Cygnes de Mikko Nissinen du 29 avril au 26 mai au Boston Opera House. O5XB5.
  • w5dxxdkwwh.pages.dev/582
  • w5dxxdkwwh.pages.dev/213
  • w5dxxdkwwh.pages.dev/496
  • w5dxxdkwwh.pages.dev/303
  • w5dxxdkwwh.pages.dev/104
  • w5dxxdkwwh.pages.dev/458
  • w5dxxdkwwh.pages.dev/255
  • w5dxxdkwwh.pages.dev/261
  • Ă©toile française du new york city ballet